Comment exposer les mémoires de l’esclavage ?

Une fresque monumentale a été découverte déployée sur trois murs d’une salle de banquet d’un édifice antique de Pompéi. La « maison de Thiasos », qui rappelle la fameuse villa des Mystères, est datée autour de 40-30 av. J.-C., soit environ un siècle avant l’éruption du Vésuve, en 79 ap. J.-C., qui détruisit la cité et sa voisine Herculanum.

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Depuis le début des années 2020 en France, les héritages de la traite atlantique font l’objet, comme d’autres thématiques entrées dans le périmètre du rôle social des institutions patrimoniales, d’un intérêt accru. Près de 25 ans après la loi Taubira, qui reconnaît la traite et l’esclavage comme des crimes contre l’humanité, quelles sont les modalités d’exposition de ces mémoires, dont la blessure reste vive ?

Coûteux, le patrimoine l’est de plus en plus, mais des solutions voient le jour en France pour allier cultuel, culturel et touristique. Une problématique qui concerne majoritairement, pour des raisons historiques, les édifices catholiques.

Le 13 mars ouvre au musée d’art et d’histoire du judaïsme (mahJ), à Paris, une exposition très attendue, « Alfred Dreyfus. Vérité et justice » (jusqu’au 31 août). Ancienne conservatrice générale au musée d’Orsay et spécialiste de l’art du tournant du XXe siècle, Isabelle Cahn, co-commissaire de l’exposition avec l’historien Philippe Oriol, nous fait découvrir en avant-première les enjeux de cet événement : raconter par les faits et les images l’affaire Dreyfus, mais aussi l’explosion de l’antisémitisme en France à la fin du XIXe siècle.