Destins extraordinaires

Qui se cache derrière cette énigmatique huile sur papier ? Loin de la figure d’esclave ou du modèle d’atelier, ce portrait de notable serait celui du fils de Toussaint Louverture, qui s’installa à Bordeaux en 1816 et y vécut près de quarante ans.

Duchesse, deux fois reine, Aliénor d’Aquitaine a nourri bien des fantasmes. Bonne cavalière, protectrice des arts, dotée d’une grande influence politique, rebelle... ou machiavélique, drapée dans sa beauté froide, avide de pouvoir. Qui était-elle derrière ces représentations ?

Champion de cyclisme sur piste, puis chanteur lyrique à la carrière internationale, Paul Bourrillon sut suivre ses passions. Au tournant du XXe siècle, ce Marmandais exerça ses talents dans toute l’Europe et outre-Atlantique, avant de revenir couler des jours paisibles dans son Lot-et-Garonne natal.

D’abord pavillon de chasse, puis refuge du gotha européen, le château de Woolsack a vu défiler les plus grandes vedettes de l’entre-deux-guerres sur les rives du lac d’Aureilhan, dans le sillage de son sulfureux propriétaire, le duc de Westminster.

« Je veux, je peux », proclamait Maryse Bastié. La grande aviatrice a largement démontré sa devise. Détentrice de tous les records, engagée dans la Résistance et pour l’égalité hommes-femmes, cette femme audacieuse et singulière fut sans aucun doute une pionnière.

La maison d’enfance de Pierre Loti, à Rochefort, fut son refuge et son œuvre. Cet homme à l’imagination inépuisable en a fait son terrain de jeu. Classée Monument historique, la demeure, avec ses salons exotiques et ses fantaisies néo-Renaissance, est fermée au public pendant le colossal chantier de restauration.

De 1913 à 1942, à l’initiative du riche mécène Daniel Iffla-Osiris, les indigents de Bordeaux ont pu bénéficier de repas chauds servis à bord du bateau-soupe. Une institution qui dura près de trente ans, dont il ne reste aujourd’hui que des souvenirs et une plaque commémorative sur l’actuel Centre d’accueil d’urgence Leydet.

Lieu saint, attraction touristique, symbole politique, mais surtout élément emblématique du paysage bordelais, la flèche Saint-Michel domine ce quartier depuis le XVe siècle. Jadis le monument de pierre le plus haut de France, « la Flèche » plusieurs fois reconstruite, possède sa propre mythologie.

Cadeau diplomatique du pacha égyptien Méhémet Ali à Charles X, la « girafe du roi », aujourd’hui conservée au muséum d’histoire naturelle de La Rochelle, parcourut 4 000 km en felouque, en brigantin et à pied jusqu’au jardin des plantes de Paris, suscitant toutes les curiosités et inspirant même de nouvelles modes.

Quelques pierres de deux anciennes tourelles au pied d’un étang : c’est tout ce qu’il reste du château féodal du Plessis-Cherchemont de Vausseroux, transformé en une demeure d’agrément aux XVIIe et XVIIIe siècles. Quant aux témoignages de la vie de ce lieu de rassemblement familial jusqu’au début du XXe siècle, leur rareté les rend aujourd’hui d’autant plus précieux.

Que s’est-il passé à Poitiers en 732 ? Un événement sans doute bien plus complexe qu’il n’y paraît. Non seulement la religion n’est pas la motivation principale de cette bataille, mais le vainqueur fut considéré pendant des siècles comme un usurpateur ou un obscurantiste avant de faire l’objet de nombreuses récupérations.