Bordeaux, les bassins en lumière

Entre 1936 et 1968, François Mauriac consigne ses préoccupations dans un journal de bord par procuration : le Livre de raison de son domaine de Malagar. Dans ses pages, à l’écriture brute et spontanée, la grande histoire côtoie le quotidien d’un vignoble bordelais.

Traits verticaux et horizontaux, formes pures, béton blanc aux nuances de calcaires, baies vitrées en bandeau, autant de caractéristiques qui font de la nouvelle maison de santé de Jarnac un signal, autant moderne qu’intemporel, dans le paysage charentais.

L’ouverture des Bassins de Lumières dans les murs de la base sous-marine est l’occasion de revenir sur l’histoire patrimoniale d’une entité urbaine bordelaise en pleine mutation : les bassins à flot. Mais aussi d’en questionner l’avenir.

Véritable sujet à controverse et propice au débat, la mutation rapide des bassins à flot a bouleversé le paysage urbain de l’ancien cœur portuaire et industriel de Bordeaux. Désormais considéré comme un quartier à part entière, les « Bassins à flot » préfigurent-ils la ville de demain ou n’en sont-ils que le mirage ?

Plus imposant vestige de la Seconde Guerre mondiale en Nouvelle-Aquitaine, la base sous-marine de Bordeaux a été construite en moins de deux ans. Elle est le témoin d’un chantier pharaonique, d’une démesure militaire et architecturale jusqu’alors inédite. Son histoire, souvent éclipsée, influença durablement celle des bassins à flot et du quartier de Bacalan.

À l’ouest du plateau granitique de Millevaches, au confluent des départements de la Haute-Vienne et de la Creuse, le Centre international d’art et du paysage de Vassivière trace un sillon original sur des terres rurales que rien ne préparait à un tel projet. Indissociable du territoire atypique sur lequel il a pris place, le site fascine et stimule l’imaginaire et la créativité depuis plus de trois décennies.

Témoin du développement sans précédent de Cognac au xixe siècle, le jardin public a traversé les décennies en conservant sa vocation d’origine. Lieu de vie et de rencontres pour toutes les générations de Cognaçais, il a été aménagé par l’architecte- paysagiste Édouard André, célèbre pour ses jardins paysagers imaginés à travers le monde, de Monte-Carlo à Montevideo. Un jardin public unique en Nouvelle-Aquitaine.

Ravagé par les flammes le 28 juin 2013, l’hôtel de Ville a récemment rouvert ses portes au public après une restauration méticuleuse. Respect de l’existant et indispensables modernisations ont dicté la renaissance de la maison des Rochelais, annonçant un nouveau chapitre de son histoire. Le défi architectural et technique laisse désormais place au temps de la valorisation patrimoniale.

U site antique de Vesunna aux vestiges de l’enceinte médiévale, sans omettre la célèbre cathédrale Saint-Front inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la ville de Périgueux possède des patrimoines de tout premier plan. Plus méconnues, les premières habitations à bon marché ou une surprenante villa mauresque constituent, parmi tant d’autres, les précieux jalons de l’histoire architecturale de la capitale du Périgord. Un tour de ville s’impose !

Propriété du Département des Landes, l’abbaye d’Arthous abrite un musée d’histoire et d’archéologie. En avril 2020, l’exposition « Au grand Galop : Duruthy et l’art des origines » dévoile des photographies artistiques de Claire Artemyz, réalisées notamment à partir de la collection de l’abbaye. Un prélude à l’ouverture, en juin 2020, d’un nouvel espace consacré à trois précieuses sculptures de chevaux sous la forme d’une « salle des trésors ».

Entre 1965 et 1980, après un long exil au Venezuela, Isidro de Monzón est à l’origine d’une œuvre architecturale originale et singulière dans un espace circonscrit à Saint-Jean-de-Luz et son immédiat arrière-pays. D’un intérêt patrimonial certain, ses maisons, aux airs de bergeries, incarnent un réel renouveau en Pays basque nord, teinté de modernité et de confort raffiné.

Les chefs-d'œuvre de Poitiers

Élevé entre 1969 et 1974 par l’architecte poitevin Jean Monge, le musée Sainte-Croix de Poitiers constitue l’un des exemples les plus aboutis d’architecture brutaliste de la région.

Grande figure féodale des Pyrénées, Gaston III de Foix-Béarn, dit Fébus, mène une vaste campagne de constructions et de reconstructions durant la seconde moitié du xive siècle. Résidentiels et fortifiés, ses châteaux de Montaner, Morlanne, Morlaàs, Orthez, Pau ou Sauveterre illustrent une architecture emblématique : le style Fébus, par lequel s’illustre son pouvoir.

Fermée en 2006, après un siècle et demi d’activité, la papeterie d’Uzerche a fait l’objet d’une réhabilitation exemplaire menée dans le plus grand respect de la mémoire industrielle, de la création contemporaine et de l’innovation paysagère et environnementale. Sur les bords de la Vézère, l’architecte Jean-Michel Wilmotte réinvente l’ancienne usine, désormais au cœur d’un quartier durable.