Numéro 19

Le Goéland

par Richard Huitorel

Le jour de la fête, je me suis réveillé tôt et j’ai quitté la maison sans bruit. Je voulais assister au lever du jour depuis la pointe et me baigner tant que la plage serait encore déserte. Mais, dès que je me suis engagé sur le sentier des douaniers, une odeur infecte et chimique a failli m’obliger à faire demi-tour. Une fois sur les hauteurs de la plage, je me suis assis sur un rocher. Il n’était pas difficile de deviner l’origine d’une telle puanteur, pourtant j’avais l’impression que l’obscurité me protégeait de mes craintes, je continuais à espérer que mon odorat se trompait. Le ciel s’est éclairci peu à peu mais la surface de la mer a conservé la même couleur sombre. Beaucoup trop sombre pour que je ne me rende pas à l’évidence.

Poème païen

par Grégory Rateau

Mon étoile est née

par Stéphane Rosière

À Mme Pamela Lyngstad, Directrice de l’Agence mondiale de l’espace,

Être une femme // Cette joie de chaque instant

par Sandra Bechtel

À Emilia, à moi et aux autres trois milliards neuf cent millions de femmes pour qui, chaque jour, c’est une joie de chaque instant de pouvoir simplement exister. Sandra Bechtel

La bibliothèque invisible

par Xavier Serrano

À Eduardo Berti et à Étienne Lécroart

Eléments d’une éthique nouvelle

par Guillaume Marie

Pour Patrick

Gaston Vieujeux

par Gaston Vieujeux

Ängslilja

par Clémence Bergerot

Maxime recouvre ses doigts de savon à la lavande afin de faire disparaître l’odeur du beurre. Sur la table de la cuisine, il a laissé les restes d’une tartine et sa mère, à présent, contemple les traces avides que les dents de son fils ont imprimées dans le pain. Ces croissants de lune, elle les connaît bien ; elle pourrait s’en faire un collier. Mais, comme d’habitude, elle prend l’assiette, soupire, et jette le morceau de tartine à la poubelle. « La prochaine fois, se dit-elle, je pourrai le garder pour faire une chapelure. » Maxime, lui, s’est précipité dans sa chambre, ravi par la sensation de pro- preté qui émane du creux de ses mains. Précautionneusement, il a fermé la porte et s’est assis sur le lit ; sur ses genoux, il tient un grand catalogue à la couverture glacée.

Un été dans les vergers du père

par Raymond Penblanc