Numéro 166

Gillian Flynn, le top du polar féminin dépressif

par Michel Amelin

Ras-le-bol des polars avec multiples narrateurs ! Pourquoi donner la parole à chacun en chapitre bien tranchés telles les strates colorées de verrines tape à l’oeil ? L’auteur pense-t-il vraiment que le lecteur va s’accaparer ces nouveaux langages toutes les dix pages ? Choisir un narrateur-personnage est une redoutable gageure car il faut limiter le point de vue à ce qu’il vit. Et, dans le polar, quand ce n’est pas un flic, le challenge est difficile. Si des auteurs prennent de multiples narrateurs c’est parce qu’ils sont coincés avec un seul ! Ils se disent aussi qu’ils vont épater la galerie avec leur palette stylistique.

Que viva la diversité…

par Christophe Dupuis

Ça fait quelques années qu’on le répète, mais il y en a marre des Nordiques… Comme le disait je ne sais plus quel auteur scandinave, « notre lectorat est très routinier et il adore lire des enquêtes policières ». Moralité, en ce moment nous avons une surreprésentation d’auteurs nordiques (et on se doute bien que tous les éditeurs ne lisent pas toutes ces langues aux O barrés ou A avec deux points dessus) et d’histoires de commissariat qui, mais ce n’est qu’un avis personnel, « tuent » le développement du polar.

En bref... Quelques polars et infos en bref...

par Jean-Paul Guéry

Mais je fais quoi du corps ? d’Olivier Gay. Nu dans le jardin d’Éden de Harry Crews. Piégés dans le Yellowstone de C. J. Box. Veuve noire de Michel Quint.

Martine lit dans le noir

par Martine Leroy Rambaud

Romain Slocombe, Première station avant l'abattoir, Le Seuil (21.50 €). Le premier roman que j'ai lu de Romain Slocombe, c'est Brume de printemps, trouvé chez mon bouquiniste préféré. Un « Série noire » (N° 2617) de 709 pages dont les têtes de chapitre sont des haïku. L'action se passe au Japon en mars 1995. Le photographe Gilbert Woodbrake accompagne un journaliste de la télévision pour un reportage sur le traitement des animaux. Parallèlement, Gilbert Woodbrake mène plusieurs vies et a une passion, un fantasme : il photographie les Japonaises en uniforme - militaire, infirmière, etc.

Le mal à la racine : Dernière fenêtre sur l’aurore, de David Coulon

par Artikel Unbekannt

Il arrive que certains livres vous tombent dessus sans crier gare. Dans ces cas-là, des lecteurs disent qu’ils « n’ont pas pu lâcher » tel ou tel roman. Selon moi, il s’agit d’une erreur de formulation. Car dans de telles circonstances, c’est le roman qui ne vous lâche plus. C’est lui qui vous grignote de l’intérieur, qui s’immisce dans les méandres de votre cerveau, c’est lui qui mène la danse macabre et enchaîne les gauche-droite et les uppercuts au foie. Et Dernière fenêtre sur l’aurore est un livre de cette trempe-là.

Lasser, un privé sur le Nil, de Sylvie Miller & Philippe Ward. Critic

par Julien Heylbroeck

1935, Jean-Philippe Lasser est détective. Du genre amateur de whisky, de femmes fatales et de bars mal famés. Il tente difficilement de vivoter et de payer sa chambre d’hôtel grâce à des enquêtes impliquant des personnalités très puissantes et très influentes. En effet, la très grande majorité de ses clients sont… des dieux !

Dieu ou magie, les détectives ne sourient plus

par Jean-Hugues Villacampa

Lasser, Mariage à l’égyptienne. Critic. Philip Ward & Sylvie Miller. Garrett, détective privé. Mensonge au vif-argent. L’Atalante. Glen Cook

Enfer noir : quand Alain Corneau rencontre Jim Thompson

par Julien Védrenne

Les éditions Rivages viennent de publier dans une nouvelle traduction intégrale le roman de Jim Thompson A Hell of a Woman (1954), que la « Série noire » avait proposé sous le titre vraiment très étrange de Des cliques et des cloaques en 1967. Une femme d’enfer, traduit pour l’occasion par Danièle Bondil, est le genre de roman qui décrit la misère solitaire urbaine confrontée à une société minée par un monde de consommation à outrance propice à faire péter les plombs.

La page de Jean-Marc Laherrère

par Jean-Marc Laherrère

Le premier, Adrian McKinty, est irlandais et de nouveau traduit en France après une longue absence. Après Une terre si froide revoici Sean Duffy, flic catholique de Belfast, dans Dans la rue j’entends les sirènes. Nous sommes dans les mois qui suivent la mort de Bobby Sand. Même s’il est inspecteur à la criminelle, Sean est souvent réquisitionné avec ses collègues pour sécuriser un lieu après un attentat de l’IRA ou encadrer une manifestation des fous furieux protestants.

En bref… En bref… En bref… En bref…

par Jean-Paul Guéry

- Surtout, ne pas savoir de Stuart McBride. Calmann-Lévy « Robert Pépin présente ». - Les Douze tribus d’Hattie d’Ayana Mathis. Gallmeister « Americana - Impact de Philip Kerr. Le Masque. - Collines noires de Dan Simmons –Robert Laffont. - Silo de Hugh Howey. Actes Sud. - L’Analphabète qui savait compter de Jonas Jonasson. Presses de la Cité. - Dossier 64 de Jussi Adler-Olsen - Albin Michel.

Bernard Guérin : Le Secret de la Vieille Bourse. Ravet-Anceau “Polars en Nord ”.

par Paul Maugendre

Bouquiniste, un métier à la page ! La Vieille Bourse, monument situé dans l'ancien Lille, est un lieu incontournable pour les touristes, surtout ceux qui sont attirés par les livres, anciens ou modernes. Dans son enceinte, ce bâtiment recèle une sorte de cloître où tous les après-midi, quel que soit le temps, des bouquinistes tiennent leur stands, à l'instar de ceux qui sont installés sur les quais de Paris. C'est également le lieu de rendez-vous des amateurs du jeu d'échecs. Dans cette enceinte se balade régulièrement Émile Martineau, honnête avocat à la retraite. Il connaît la plupart des boutiquiers, dont Joseph Guisle, son ami et doyen des lieux, ou encore Jef, dit le Belge, Hélène, l'opulente rousse presque septuagénaire mais dont les appâts ne trahissent pas l'âge, et Babette, la plus jeune, qui oscille entre trente et quarante ans qui, si elle officie dans l'ancien, collectionne aussi les amants.

Les découvertes de Gérard Bourgerie

par Gérard Bourgerie

- African Tabloid, de Janis Otsiemi. Jigal Polar 2013. - Crimes sans importance, de Dave Zeltserman - Rivage Noir 2013