Rodolphe Saadé, cap sur les médias

En 1967, un immeuble de quatre étages était inauguré sur la dune de Soulac- sur-Mer, en Gironde, à quelques dizaines de mètres de l’océan. Un demi-siècle d’érosion plus tard, Le Signal était finalement détruit, neuf ans après avoir été entièrement évacué. La vie de ce bâtiment résume l’évolution de notre rapport à la mer sur une bonne partie des côtes françaises. Domestiquée, contrainte, l’eau prend sa lente revanche à mesure que son inexorable montée se poursuit. En Normandie, ce constat implacable a changé bien des mentalités : citoyens et élus sont nombreux, désormais, à vouloir repenser l’aménagement du littoral.

Bien au-delà du cas normand, la montée des eaux est un problème aux quatre coins du monde. Suscitant des solutions spectaculaires... ou le déni.

Moonlight de Barry Jenkins. Le dramaturge étasunien Tarell Alvin McCraney a fait de sa vie une pièce. Un réalisateur s’y est reconnu, l’histoire est devenue un film en 2016. Oscarisée, l’œuvre a ému bien au-delà du seul continent américain.

Au printemps dernier, un projet de loi était en cours d’examen à l’Assemblée nationale pour élargir les possibilités d’accompagnement de la «fin de vie». Mais la dissolution du 9 juin y a coupé court, laissant à vif des discussions qui divisent. Euthanasie, suicide assisté... La légalisation de ces pratiques – qui existent déjà clandestinement en France – suscite des débats tendus, notamment au sein du corps médical. Si certains soignants considèrent qu’accompagner la mort fait partie du métier, d’autres y voient une trahison du serment d’Hippocrate. La liberté de choisir sa fin de vie correspond-elle à un progrès sociétal ?

Au vu du délitement des services publics de santé, certaines personnes handicapées - notamment les femmes et celles issues des minorités de genre – craignent de voir une multitude d’entre elles, en souffrance mais qui ne sont pas en fin de vie, recourir à l’aide médicale à mourir.

Masculin en -ée. Que serait la langue française sans ses exceptions ? Pour nous embrouiller l'esprit, plusieurs mots masculins s'orthographient avec l'habituelle terminaison féminine -ée. Encore une sombre histoire de racine latine...

Un œil en prison. Au début des années 1970, de violentes révoltes de détenus éclatent. En cause, les conditions d’incarcération jugées indignes. Des grèves de surveillants s’ensuivent. L’occasion pour le président Giscard d’Estaing d’entamer une réforme et, pour un jeune photojournaliste audacieux, de mettre un pied dans la lourde porte du milieu carcéral.

«Ces dix aliments que les publient il y a parfois des groupes nutritionnistes ne mangent jamais » ; « Vos ados vous trouvent ringards, voici comment réagir » ; « Les cinq erreurs à éviter après 40 ans, la troisième va vous étonner »... Articles insolites, listes racoleuses, vidéos amusantes : on appelle ce type de contenus clickbaits ou, en bon français, « pièges à clics ».

Publireportages, liens avec des intérêts privés, création d’épreuves sportives... La rentabilité à tout prix n’a pas attendu l’arrivée d’Internet pour être au cœur de la stratégie de nombreux médias, nous rappelle l’historien Patrick Eveno, auteur du «Que sais-je ?» La Presse (PUF, 2010) et de L’Argent de la presse française des années 1820 à nos jours (2003).

Jello Biafra. Affublé d’un nom de dessert industriel, homme politique, militant écologiste, créateur de label et surtout chanteur punk : à 66 ans, le fondateur des Dead Kennedys cultive ses multiples facettes avec une radicalité sans faille.

L’histoire a comme un goût de déjà-vu. C’est celle d’un milliardaire qui, en quelques années, s’est offert la casquette de magnat des médias. Déjà détenteur des journaux La Tribune, Corse-Matin et La Provence, un certain Rodolphe Saadé est devenu, le 2 juillet dernier, propriétaire de RMC et de BFM-TV. Avec cette prise de taille, il a rejoint le club des Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Xavier Niel, etc. Mais qui est ce nouveau grand patron dont personne ou presque n’a encore entendu parler ? Quelles sont ses intentions ? Portrait d’un capitaine d’industrie qui navigue entre réseaux locaux et mondialisation.

Ces dernières années, l’accaparement des médias par quelques acteurs n’a cessé de s’accélérer. Dans ce contexte, renforcer leur indépendance est devenu un enjeu vital pour les rédactions.

Orpea. En 2022, les maltraitances subies au sein d’Ehpad de cet opérateur privé étaient dévoilées dans un livre accablant. Au-delà des défaillances du leader français des maisons de retraite, l’affaire a révélé les dérives de tout un secteur.

Combien de meules de comté peut-on produire tout en conservant des rivières en bonne santé ? Combien de vaches peut-on faire paître sans menacer l’existence des poissons ? Ces équations tourmentent les départements du Doubs et du Jura depuis quelques années. Elles sont la rançon du succès : tandis que la production de comté AOP s’envole, les rivières franc-comtoises sont de plus en plus polluées. En 2022, le préfet du Doubs a mis en place un «plan rivières karstiques», informellement rebaptisé «plan fromageries». Car parmi une myriade d’autres facteurs, la star des plateaux de fromage est plus que jamais pointée du doigt.

Quarante-six fromages, trois beurres et deux crèmes : les produits laitiers bénéficiant d’une appellation d’origine protégée sont une véritable fierté française, que convoitent de grands groupes industriels. Au point de les menacer ?

Trottoirs. Agrémentés de trampolines, producteurs d’énergie pour alimenter l’éclairage public, roulants... ces petits bouts de bitume ont été l’objet de nombreuses innovations. On en oublierait presque que l’on peut aussi y marcher.