Lubrizol

Certains « troubles du voisinage » portent très bien leur nom. Trouble, le phénomène qui affecte des vaches dans plusieurs régions de France l’est certainement. Morts prématurées, problèmes de fertilité... La science peine à expliquer les désordres qui touchent certains troupeaux sitôt qu’une installation électrique s’implante à proximité. Les éleveurs soupçonnent leurs voisines d’acier : antennes-relais, éoliennes ou lignes à très haute tension. Un avocat, maître Lafforgue, a saisi la justice pour défendre une douzaine d’entre eux. Mais ils sont bien plus nombreux à souffrir en silence, leur moral sur courant alternatif.

Au printemps 1972, à Saint-Brieuc (22), une usine de caoutchouc, le Joint français, se met en grève. La majorité des employés sont des femmes, mais ce sont deux hommes qui vont incarner ce bras de fer salarial et, plus largement, la lutte des classes dans la France de Pompidou.

Après les médailles et les applaudissements, le 14 juillet 2020 était dédié aux soignants. Ces gestes symboliques, censés rendre gloire à leur dévouement jusqu’à l’épuisement pendant l’épidémie de Covid-19, n’ont fait que nourrir la colère de celles et ceux engagés de longue date pour l’hôpital public. Excédée, une poignée de militants a mené, dans le plus grand secret, une opération commando pour venir troubler la cérémonie. Mission réussie ! « Derrière les hommages, Macron asphyxie l’hôpital public », pouvait-on lire, le jour J, dans le ciel de Paris sur une immense banderole flottant au-dessus du défilé. Récit inédit des coulisses d’un coup d’éclat.

Écrans de fumée

La plupart des êtres vivants n’avaient pas connu ça depuis longtemps : être débarrassés du moins discret d’entre eux, l’humain. « Un seul être vous manque et tout est repeuplé », ainsi pourrait-on résumer l’effet des confinements sur la biodiversité. Mais l’accalmie fut de courte durée.

Si c’était un scénario de film, ce serait celui du Docteur Folamour. Une bombe H, un donneur d’ordre fou et des réunions crispées dans des salles de commandement souterraines où se joue l’avenir de l’humanité. L’intrigue fleure bon la guerre froide et la peur d’une apocalypse. Mais ce récit est-il le vestige d’une époque révolue ? Ces dernières années, les décisions unilatérales et erratiques de Donald Trump ont mis à mal des années d’efforts et de diplomatie en faveur d’un désarmement concerté. Chine, Iran... de nouvelles puissances sont entrées en scène, rendant obsolètes les anciens traités. Alors, pour que la fiction ne devienne jamais réalité, les règles du jeu doivent changer.

La course aux armements peut être contrée, ainsi que le rappelle la société civile. Récompensée en 2017 par un prix Nobel de la paix, une campagne internationale a même arraché aux États la signature d’un nouveau traité.

Le langage des mathématiques est-il l’affaire des gens de lettres ? L’usage l’emporte-t-il sur la logique ? Pour mettre au point notre système décimal, Romains, Celtes et Gaulois ont fait des pieds et des mains.

Le Secret des poignards volants de Zhang Yimou. Qui n’a jamais rêvé de Le Secret des poignards volants de Zhang Yimou. Inspiré d’une histoire vraie, décoller du sol et de défier les lois de la gravité ? Dans la Chine du IXe siècle, celle d’une petite fille kidnappée au Texas, le « plus grand western de tous les à grand renfort de romance et d’effets spéciaux, le rêve devient réalité.

« C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 », déclarait Emmanuel Macron alors que la pandémie décuplait les angoisses et la précarité d’une partie de la jeunesse. Avant le « revenu d’engagement », deux mots ont servi de politique publique : service civique. Mis en place il y a onze ans, ce dispositif a permis de « recruter » plus d’un demi-million de personnes. Engagement pour les uns, job par défaut pour les autres, ces « missions » sont souvent le salut d’associations en manque de subventions. Car derrière les odes à la citoyenneté, à la mixité sociale et à l’intérêt général se cache souvent un travail qui ne dit pas son nom.

Créateur génial, il a orchestré la rencontre du jazz, du funk et des musiques d’Afrique de l’Ouest. Misogyne notoire, il régnait en tyran sur des dizaines de femmes. Entre musique, militantisme et maraboutisme, sa vie est celle d’un homme qui s’autorisait, souvent au mépris des autres, toutes les libertés.

En mars 2021, un porte-conteneurs colossal obstruait six jours durant le canal de Suez, artère ancestrale du commerce international. Thé néerlandais, meubles en kit suédois, moutons roumains... avaient patienté dans une arche de Noé composite de 422 navires en enfilade. Six jours. À l’évocation de cette durée, l’esprit fait un saut en 1967, date d’une autre immobilisation du canal, celle de la guerre des Six Jours. Elle dura en réalité huit ans. Et au fil de l’eau, de la campagne en Égypte de Napoléon Bonaparte à la crise de 1956, des siècles d’histoire défilent le long de cette ligne de partage du monde.

Sa simple évocation suffisait à susciter l’ire des médecins. Laisser les femmes prendre connaissance de ce qu’il se passe dans leur corps ? Et puis quoi encore ! C’était compter sans la ténacité de Margaret Crane, inventrice de génie dont l’histoire a bien failli tomber dans l’oubli.