Grand-mère dans tous ses états

Raconter ses grands-mères, raconter sa grand-mère, s’avère parfois être une affaire beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît. D’abord, les grands-mères de la réa- lité sont parfois mortes ou inconnues, mais de nos jours, elles se démultiplient au contraire au fil des recomposi- tions familiales. Plus encore, notre grand-mère intérieure, la grand-mère psychique de nos rêves, ne se laisse pas si bien attraper et, comme dans les contes, elle se cache parfois derrière d’autres mères, voire d’autres figures mi-animales mi-humaines...

On se souvient — ou pas — de la “première” version du Petit Chaperon rouge. Ambiguë, allégorique, chris- tianisée, anagogique, moralisée..., elle n’en mérite pas moins, vu son ancienneté (XIe siècle), d’être pesée au poids du sanctuaire.

Fred Pellerin, conteur canadien, raconte dans son livre Il faut prendre le taureau par les contes comment sa grand-mère lui a transmis ses histoires alors qu’il était enfant.

Les transmissions des grands-parents aux petits-enfants sont-elles aussi importantes qu’on le pense généralement ?

A priori, aller interviewer une grand-mère sur la trans- mission n’a rien de redoutable. Mais est-on toujours prêt à entendre ce qui va être dit, et sait-on jamais vrai- ment qui l’on va rencontrer ? Le loup, diront certains. Ce serait tellement simple et, dans un certain sens, si rassurant...

Grand-mères, souvent prématurément vieillies par les tâches quotidiennes, quel rôle jouaient-elles, autrefois, auprès de leurs petits-enfants ? Et comment celui-ci a-t-il évolué ?

Le texte qui suit nous permet de remettre en question “l’idée reçue” que les enfants vivent au présent, les jeunes adultes au futur et les grands-parents au passé. Cette idée semble beaucoup moins vraie aujourd’hui.

Dans cet extrait de Ma chasse-galerie, (Planète rebelle, 2000), Marc Laberge réinvente les histoires de son enfance en y mettant son grain de sel.

Pour en savoir plus sur les grand-mères actuelles, La Grande Oreille leur a proposé, ainsi qu’aux petits- enfants, un questionnaire. Merci aux conteuses de l’Âge d’or, aux écoles Georges Cogniot (Malakoff), Marcelin Berthelot (Montrouge) et Serge Lefranc (Saclas), et aussi à tous ceux et celles qui ont apporté leur témoignage.

Souhaitant rendre hommage au conteur et écrivain Rabah Belamri, nous avons pris contact avec la revue américaine CELAAN qui vient de lui consa- crer un numéro spécial. Extraits.

Dans ce nouvel épisode de l’histoire des contes, Nicole Belmont montre comment un conte circule dans l’espace et le temps.

Ethnologue en Asie entre l’Inde et le Pakistan puis psychothérapeute, Martine Quentric-Séguy, aujour- d’hui installée à Pondichéry, est aussi conteuse, peintre et écrivain.

Françoise Dupraz organise chaque année un festival de contes, La Cour des Contes qu’elle a créé il y a neuf ans. La Grande Oreille a voulu mieux faire connaître à ses lecteurs ce festival et sa programmatrice.

Il se dit dans le bourg de Pougne-Hérisson que toutes les histoires du monde sont parties d’ici, de la mine de contes, il y a très longtemps. Il se dit qu’elles reviennent incognito, oiseaux de passage sur les épaules d’étranges humains mâcheurs de mots...