La galerie MTL, que Fernand Spillemaeckers a fondée à Bruxelles en 1970, a présenté plus d’une centaine d’expositions auxquelles ont surtout participé les protagonistes de l’art dit conceptuel, dont John Baldessari, Marcel Broodthaers, Jacques Charlier, Daniel Buren et André Cadere. Bien qu’une multitude de collectionneurs réputés aient suivi la galerie dès le tout début et malgré le statut quasi mythique dont MTL a continué à bénéfi- cier après sa fermeture, la vie et l’œuvre de Spillemaeckers n’ont cependant pas, ou à peine, fait l’objet de recherches à ce jour. Qui donc était Fernand Spillemaeckers? Quels étaient les enjeux de MTL1 ?
Ta fureur, ta lave, tes venins...
Galerie MTL
Je/Nous
Retour sur une manifestation hors norme à Bruxelles en 1975: l’exposition Je/Nous. Wij/ Ik, au Musée d’Ixelles, suivie d’une soirée tout aussi improbable, Salto/Arte sous chapiteau place Flagey.
La présence et les activités d’André Cadere à Bruxelles
La Belgique figure, avec l’Italie, le pays où le travail d’ANDRÉ CADERE (Varsovie, °1934–Paris, †1978) a été le plus rapidement apprécié, reconnu, exposé et collectionné et, ce, paradoxalement, bien avant la France, et singulièrement Paris. Outre Bruxelles qui nous concerne plus particulièrement, il a également bénéficié d’expositions ou de manifestations personnelles à Anvers, Gand, Louvain, Liège et Tournai (Kain). Établir un réseau de partenaires qui vont l’ai- der à diffuser son travail constitue l’une des caractéristiques de la démarche de l’artiste d’origine roumaine. Parmi ceux qui ont sou- tenu celle-ci, l’on citera des galeries (MTL à Bruxelles, Vega à Liège), des collectionneurs (Herman et Nicole Daled à Bruxelles, Anton et Annick Herbert, André Goeminne à Gand, Jacques et Manette Repriels, Victor Boinem à Liège, entre autres), des directeurs d’ins- titutions (Flor Bex, Jan Hoet), des critiques d’art et des commissaires d’exposition (Georges Roque, Joost Declercq, ou l’auteur de ces lignes), ainsi que des artistes dont il était proche, comme Jacques Charlier, Jan Vercruysse ou Peter Downsbrough.
La scène de l’art bruxelloise
Né à Liège en 1939, l’artiste JACQUES CHARLIER a tissé un réseau qui s’étend bien au-delà de sa ville natale. Dès le milieu des années 1960, il évolue dans les milieux artistiques bruxellois, nouant des collabo- rations et des amitiés durables avec Marcel Broodthaers, Fernand Spillemaeckers, Yves Gevaert ou encore Herman et Nicole Daled. Au gré de deux longs entretiens, Jacques Charlier s’est souvenu de cette époque dont il sait qu’il est aujourd’hui l’un des derniers témoins.
Léa Belooussovitch
Lauréate de la 10ème édition du Prix des Partenaires, LÉA BELOOUSSOVITCH (°1989, Paris; vit et travaille à Bruxelles) présente au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne une exposition consacrée à ses œuvres dessinées, réalisées entre 2016 et 2020. Feelings on felt—“sentiments sur feutre”—réunit pour la première fois diffé- rentes séries de dessins aux crayons de cou- leur sur feutre, une technique originale adop- tée par l’artiste depuis 2014 pour s’attaquer à un sujet difficile et complexe: le traitement médiatique de la douleur.
De l’art du trompe-l’œil
Qu’est-ce qui, de l’homme ou de l’outil, pré- side à la forme? Cette énigme aussi vieille que le monde, réactualisée à chaque décou- verte technologique, ne trouve de résolution que dans l’acte créateur même, mettant dos- à-dos science et croyance, pour renoncer à toute forme de vérité suprême. Sans doute l’homme fait-il corps avec l’outil jusqu’à être modelé par lui et ne plus savoir si son inten- tion est indépendante des circonstances de l’avènement de son art. C’est autour de ce questionnement sans réponse, propice à la méditation, que s’articule l’exposition de Julien SAUDUBRAY (°1985, Paris; vit et tra- vaille à Bruxelles) et Thomas DEPAS (°1985, Liège; vit et travaille à Bruxelles) à la MAAC. Intitulée Le miroir de Claude, elle fait réfé- rence au peintre du XVIIème siècle Claude Gellée, dit “le Lorrain”, célèbre pour ses pay- sages bucoliques et autres scènes mytholo- giques, prétexte à l’exploration des effets de lumière, qui fit bon usage du miroir noir pour réaliser ses compositions.
L’invention d’une île
Teintée de bleu, de mystère et de fiction, l’œuvre de STÉPHANIE ROLAND (°1984;vit et travaille à Bruxelles) prend la forme d’installations, de films, de sculptures et de perfor- mances. À travers une variété de médiums et de techniques où se mêlent divers champs de recherche scientifique touchant à l’astrono- mie, aux neurosciences et à la psychologie, ses pièces s’attachent à des constructions narratives portant sur des phénomènes invi- sibles engendrés par la société occidentale ainsi qu’à leurs systèmes d’apparition et de disparition.
Voir de curiosité profonde
La revue La Part de l’Œil privilégie la ren- contre propice à la sagacité de l’esthétique. C’est au sein de cette entité que la Collection Diptyque édite un essai du philosophe et his- torien de l’art, Bertrand Prévost1, à propos de l’artiste et sculpteur Hubert Duprat à qui le MAM consacre une première rétrospective en France2. Un contexte par conséquent enclin à la découverte d’une expérience du regard depuis le prisme de la nature, de l’art et de l’artisanat.