Danse/Arts visuels : formes performatives

The artist is present : où allons-nous ?

par Chantal Pontbriand

En 2010, le MoMA présentait une exposition qui fit beaucoup de bruit à travers le monde. The Artist is Present y mettait en scène une rétrospective consacrée à Marina Abramovic. Cette artiste, originaire de Belgrade, devient une figure importante de la performance dès ses débuts dans les années soixante-dix. Elle se manifeste très tôt en Europe et tant sa réputation que ses activités gagne rapidement la sphère de l'art. Même si elle se met à produire des objets, des sculptures et des installations dans les années quatre-vingt, elle demeure associée à la performance. Son travail est diffusé à travers des vidéos et des photographies. C'était la première fois que le MoMA consacrait une exposition monographique majeure à la performance.

Le patrimoine, c’est nous !

par Léa Gauthier

Danseur et chorégraphe né en 1973, Boris Charmatz a été nommé directeur de Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne en 2009, institution dont il a reformulé le projet en un Musée de la danse. Mettant côté à côté les mots "musée" et "danse" pour requalifier un lieu de création vivante, il a ainsi déstabilisé les attentes et traduit le besoin impérieux de construire des espaces libérés des contraintes de genre. Cette démarche s'inscrit ans une historicité de l'art sans cesse re-questionnée dans et par le présent de la danse, car c'est bel et bien en danseur, que Boris Charmatz entend questionner les cadres, les grammaires, les champs artistiques. Avec brouillon, tout récemment présentés à Argos durant le festival Performatik, il propose une confrontation en direct des œuvres d'art contemporain et des performeurs.

In between

par Barbara Roland

Performatik a lieu tous les deux ans à l'initiative de Kaaitheater et en collaboration avec plusieurs partenaires bruxellois tels Argos (centre for art & media, le Beurschouwburg, Bozar, le CC Strombeek, la Centrale for contemporary art, Q-O2 et le Wiels. En six ans, la programmation du festival a porté une diversité de perspectives sur l'art performance, son histoire, ses relations au théâtre, à la littérature, à la musique, aux technologies et, plus particulièrement cette année, à la danse et aux arts visuels. A cette occasion, c'est en conversant avec Katleen Van Langendonck, programmatrice au Kaaitheater, que s'engage, parmi d'autres, la question de la performance en ses rapports à l'institution.

L’art contemporain comme archive augmentée de la danse

par Danielle Leenaerts

Tout récemment, l'artiste américaine Sharon Lockhart a exposé à la Fondation Thyssen-Bornemisza Art Contemporary à Vienne un ensemble d’œuvres créées au départ d'une relecture des archives de la chorégraphie israélienne Noa Eshkol (1924-2007). A l'origine d'un système de notation de la danse mis au point dans les années 1950, le système Eshkol-Wachman Movement Notation (EWMN), Noa Eshkol a développé au long de cinq décennies, fondé sur l'analyse des structures du mouvement dans l'espace et des relations entre les différentes parties du corps. C'est cette matière première, de même qu'un versant moins connu de l'oeuvre d'Eshkol qui consiste en une forme de collage textile, que Lockhart parvient non seulement à diffuser, mais aussi à maintenir vivants et à interpréter, magistralement.

Sous le signe du néon

par Anne-Esther Henao

Sur la plaine de Plainpalais à Genève, neuf installations d'artistes suisses et internationaux ont vu le jour entre 2006 et 2012 donc une pièce majeure d'Ann Veronica Janssens. Mené par les Fonds d'art contemporain de la Ville (FMAC) et du canton (FCAC) de Genève, Neon Parallax est un projet d'art public d'envergure qui reflète inventivité et originalité dans sa conception.

Curlet Superprod

par Laurent Courtens

Appelé ailleurs poisson-globe ou poisson-ballon, le fugu est, au Japon, un mets aussi rare que prisé. Autant pour l'extrême délicatesse de sa chair - servie le plus souvent sashimi - que pour l'ampleur du danger encouru à sa dégustation. Pour peu en effet que l'attention prêtée à la découpe soit ne fût-ce qu'un tantinet distraite ou malhabile, les intestins, le foie ou les gonades auront tôt fait de libérer dans les tissus un venin mortel du doux nom de tétrodotoxine. Toute absorption provoquera une mort rapide et certaine, par étouffement. Plutôt que de tarir la curiosité des gourmets, ce risque, au contraire, l'attise : plaisir du goût, goût du risque, plaisir du risque... "Délice et extase flirtent avec la mort subite", nous explique Rebecca Lemarche-Vadel, commissaire de l'exposition monographique proposée par François Curlet au Palais de Tokyo, intitulée FUGU.

Une “nouvelle alliance” entre arts, sciences et politique ?

par Tristan Trémeau

Après avoir interrogé la place croissante des problématiques liées à l'archive, au document et à la cartographie dans la création actuelle, confronté les recherches artistiques et scientifiques sur les manières dont les machines influencent la perception par les sujets de leur corps, de leur identité et de leur rapport au monde et les types de dialogues que peuvent entretenir les arts et les sciences, le séminaire annuel de 2013 de l'erg aura pour ambition de confronter et faire dialoguer des paroles de chercheurs en sciences humaines et d'artistes sur les potentialités artistiques et politiques offertes par l'articulation entre deux termes "dévalorisées" par la modernité, la narration (pour l'art) et la spéculation (pour les sciences).

Spirit of ecstasy

par Damien Airault

Okay, okay... De nombreux commentaires nous signalent que ce livre est une exposition. La question du pourquoi reste en suspens, je vais donc tenter d'y répondre dans un style approprié, en passant les présentations.

Copié collé volé

par Muriel Andrin

Les possibilités infinies de l'organisation citationnelle engendrent, plus particulièrement depuis la conception idéalisée d'un village global, de réseaux complexes entre les disciplines, les œuvres, les artistes. Échos ou détournements formels et visuels, mais aussi théoriques, conceptuels voire politiques, redéfinissant sans cesse les différents espaces de rencontres syncrétiques, de la citation-hommage au vol par effraction. Si les interrogations sur les réseaux d'influence artistiques semblent se démultiplier pour ne plus former qu'une gigantesque toile extensible, il est des cas qui semblent plus incontournables que d'autres à l'intérieur de ces configurations complexes.