Dans son exposition Feuilleton, Angel Vergara s'est d'abord intéressé à cet objet pour son renvoi à cette culture populaire ou de masse. Mais ici, cet intérêt se double d'une proposition plus conceptuelle, car c'est finalement moins le feuilleton comme objet (sitcom, série...) que le feuilleton comme métaphore du fonctionnement actuel de la sphère médiatique, et du regard porté sur l'image médiatique, que le pinceau de l'artiste capte, souligne, brouille, défigure, transforme.
Focus 54ème biennale de Venis
De l’idole à l’art, une mise en récit du réel
Lignes floues
Dans le contexte socio-économique actuel duquel ne se départit point la sphère artistique, contingente elle aussi des phénomènes bien réels de mondialisation et de globalisation, assurer le commissariat de l'exposition centrale de la doyenne des Biennales fondée en 1895 sur le principe des représentations nationales peut se réveler un exercice hautement paradoxal. Ainsi, la Suissesse Bice Curiger, fondatrice de la revue Parkett, conservatrice au Kunsthaus de Zurich et directrice éditoriale de Tate, l'a bien compris, titrant son exposition d'une manière aussi floue et générique qu'à géométrie variable.
Illuminations
Comme un refrain lancinant, deux mots ont accompagné mes flâneries vénitiennes: crise et chaos. Si l'on considère que la biennale de Venise est un des événements parmi les plus importants dans le domaine de l'art contemporain (et du point de vue de l'affluence du public et du retentissement médiatique -deux aspects liés à notre époque- c'est la cas), si l'on considére que l'art est reflet, loupe ou symptôme des mouvements du monde, il s'agit moins de faire l'inventaire de la crise et du chaos que d'en repérer quelques manifestations singulières et éclairantes.
Behind this white curtain
En 2009, l'artiste britannique Liam Gillick représente le pavillon allemand. Et d'un simple revers, cette invitation déstabilise une convention aussi vieille que son institution: une représentation de l'art par nation. Cette année, Yaël Bartana, artiste israélienne accueillie par la pavillon polonais, relance le débat et par là même vient confirmer un principe hégémonique: seules les grandes puissances invitent des artistes étrangers à les représenter
La remise en jeu des terroirs
Entre expositions solo ("My Last Life" à l'espace Khiasma et au Netwerk Art Center à Alost, "Cher Conseiller" au FRAC-Lorraine extramuros), collectives et pratiques artistiques étendues (curateur pour l'association Normal d'un cycle de projections autour du fait colonial,; intitulé "Hantologie des colonies"), l’œuvre hybride de Vincent Messeen se démultiplie sous toutes ses facettes (films, photographies, sculptures, publications), avançant les enjeux d'une recherche incessante sur le réagencement des documents et des territoires.
A million miles from home
La triennale de Folkestone est un événement passionnant. Cette deuxième édition confirme la pertinence de la démarche -orientée sans œillère vers l'art public- et l'intérêt des choix curatoriaux confiés à Andrea Schlieker. On est séduit par une manifestation dont les qualités sont inversément proportionnelles à sa relative discrétion. Une vingtaine d'artistes internationaux investissent donc cette petite cité balnéaire anglaise, ruche d'une architecture victorienne amoureusement préservée, de promenades épousant capricieusement les bords de mer et d'histoires, petites et grandes, qui enveloppent la ville d'une aura mystérieuse et mélancolique.
L’ISELP célèbre ses quarante ans: entre bilan et renaissance
Très loin de la crise généralement associée à cet âge, l'ISELP s'apprête à fêter cet automne ses quarante ans d'existence, en même temps que l'inauguration de ses nouveaux espaces, résultant d'importants travaux d'extension. C'est donc à la fois un retour sur son histoire et la présentation des perspectives nouvelles qui accompagnent le redéploiement de l'Institut Supérieur pour l'Etude du Langage Plastique (ISELP), qui se retrouvent au centre de l'échange que nous avons eu avec son directeur f.f., Eric Van Essche.
L’artiste en ethnographie
Du 26 juin au 2 octobre 2011 se tient, au Musée d'Art contemporain du Grand-Hornu, une exposition intitulée "Je suis seul avec vous". Organisée sous la conduite de Denis Gielen, elle réunit une quinzaine d'artistes dont les œuvres sélectionnées -des photographies et des vidéos principalement- s'attachent toutes à dresser le portrait d'une communauté sociale particulière. Au nombre des artistes figurent entre autres Marie José Burki, Jacques Charlier, Anne de Gelas, Nan Goldin, Ann Veronica Janssens, Jonathan Monk, Els Opsomer, Ria Pacquée, Olivia Rochette & Gerard-Jan Claes, Bruno Serralongue ou Miroslav Tichy.
L’image hors-temps
"After Images", point de vue de curateur new-yorkais, Fionn Meade -en étroite collaboration avec la galeriste Catherine Bastide- sur l'art américaindes dix dernières années s'articule à une réflexion sur l'histoire de l'art, que l'appropriation art, apparu au seuil des années 80, était déjà venu bousculer. L'appropriation va de pair avec la citation, le remontage des traces, comme stratégie de détournement d'une imagerie qui contamine le regard.