Échos & Remakes

Échos et Remakes : le cinéma comme résurrection

par Marion Polirsztok

Ovide raconte dans Les Métamorphoses comment la nymphe Écho fut condamnée à répéter vainement la fin des phrases, puis l’effroi de Narcisse à entendre ce curieux phénomène. Elle s’épuisa et devint rocher. L’écho est d’abord un châtiment, une perte du pouvoir de la parole (rien ne se dit de nouveau) qui conduit à une répétition mortelle. Mais au-delà du mythe, l’écho c’est aussi ce qui fait entendre autrement la même chose : il en révèle l’étrangeté – il a quelque chose de la familière étrangeté.

On répète avec Rivette : Une aventure de Ninon

par Suzanne Liandrat-Guigues

La répétition strictement technique peut-elle donner matière à réflexion et mérite-t-elle d’être interrogée au moins sur les effets qu’elle produit sinon sur les raisons de son retour ? C’est la spéculation à laquelle invite l’exemple d’un court film de Jacques Rivette réalisé dans des conditions respectant celles des premières bandes sorties des usines Lumière à Lyon

Des bandits, des femmes, un pays

par Denis Lévy

High Sierra (La grande évasion) de Raoul Walsh I Died a Thousand Times (La peur au ventre) de Stuart Heisler) Colorado Territory (La fille du désert) de Raoul Walsh Ces trois films, adaptés du même roman noir de W.R. Burnett, sont néanmoins très différents l’un de l’autre, y compris par leur qualité artistique. Il ne s’agira cependant pas ici de les évaluer comparativement, mais de montrer comment, à partir d’une même trame narrative, se constituent des idées et des sujets singuliers.

Solaris - Steven Soderbergh (2002) / Andreï Tarkovski (1972)

par Lucas Hariot

Cet article s’ordonne principalement autour du film de Steven Soderbergh et, au-delà de la question du remake, des convergences ou divergences dans la répétition induite par la reprise de l’histoire, s’attache à saisir la complexité du système d’échos qui fait sa singularité.

Des voleurs comme nous tous

par André Balso

They Live by Night (Les amants de la nuit) de Nicholas Ray) Gun Crazy (Le démon des armes) de Joseph H. Lewis D’un côté, Bowie et Keechie (interprétés par Farley Granger et Cathy O’Donnell). De l’autre, Annie et Bart (interprétés par Peggy Cummins et John Dall). Côte à côte, nous présentant respectivement ces deux couples, They Live by Night de Nicholas Ray et Gun Crazy de Joseph H. Lewis. Au centre de ces deux films aussi bien qu’entre eux, au coeur de ce qui les habite autant qu’au point où ils se rencontrent, une seule et même figure1 se construit en écho : celle des amants criminels, inspirée des célèbres – et bien réels – Bonnie Parker et Clyde Barrow.

Los abrazos rotos (Étreintes brisées) de Pedro Almodóvar

par Céline Braud

Mateo Blanco (Lluis Homar) a perdu Lena (Penélope Cruz), la femme qu’il aimait, et la vue dans un brutal accident de la circulation.

Inoubliables Forgotten Men !

par Marion Polirsztok

Gold Diggers of 1933 (Chercheuses d'or) de Mervyn LeRoy & Busby Berkeley (1933) / My Man Godfrey (Mon homme Godfrey) de Gregory LaCava (1936) Forgotten Man : littéralement « l’homme oublié », que l’on peut traduire par « le laissé-pour-compte » (par commodité nous emploierons l’expression anglaise). Le Forgotten Man est un nom des années trente, notamment repris comme thème de campagne par Roosevelt, qui concentre en lui-même un large faisceau d’échos.

Echos : L’étau, le peuple

par Élisabeth Boyer

Das Testament des Dr Mabuse (Le testament du Dr Mabuse) de Fritz Lang (1933) Topaz (L’étau) d'Alfred Hitchcock (1969) L’écho est d’abord une surprise car il est un surgissement, fut-il l’avenue dans un décor familier du son dupliqué de notre propre voix. L’écho est l’éveil possible en chacun de l’idée du même ainsi que la conscience de l’existence d’un corps étranger réfléchissant, quand bien même encore invisible. Il y a dans l’écho quelque chose de familier et de mystérieux, d’étrange, en partie aveugle à sa propre sonorité.

La Malédiction des hommes-chats, ou le fantôme de La Féline

par Pierre Jailloux

Curse of the Cat People de Robert Wise et Gunther von Fritsch, 1944 La Féline (Cat People, Jacques Tourneur, 1942) mettait en scène une jeune femme, Irena, hantée par une malédiction supposée entraîner sa métamorphose en féline. La mort finit par emporter son secret. La Malédiction des hommes-chats (The Curse of the Cat People, Robert Wise et Gunther von Fritsch, 1944) suit Oliver Reed, l’ancien compagnon d’Irena, remarié avec Alice.

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