Spécial Arts d’attitude

Si nous devions caractériser le siècle passé, en matière artistique, ce serait bien l'opposition entre un art d'institution et des formes esthétiques cherchant un ailleurs de diverses manières.

Pour moi, qui ai suivi depuis vingt ans la carrière de notre ami Richard Martel, cette expérience d'aujourd'hui, actuellement, et ce qui s'appelle INcube, marque une date capitale dans l'histoire personnelle de Martel et du Lieu et aussi dans ce qu'on appelle l'histoire de la performance au Canada

J'aimerais pour commencer faire état d'un étonnement : depuis quelques années, je suis frappé de constater à quel point s'impose une dimension furtive dans bien des pratiques artistiques.

En tennis, il y a ce qu'on appelle le retour de service. J'aimerais renvoyer la balle à monsieur Loubier, en commençant par dire que j'ai du mal à me situer par rapport à un genre défini, qu'il s'agisse de La performance, ou de la peinture à l'huile

Ily a trente-six ans maintenant, l'essai de Lucy R. Lippard,Six Years : The Dematerialization of the Art Object', et, trois ans plus tard, l'exposition organisée par Harald Szeeman, Quand les attitudes deviennent formes, rendaient manifeste un nouveau paradigme de compréhension de l'art en société.

La performance a longtemps gravité autour du corps, ce qu'elle fait encore, mais autour d'un corps déconstruit et déplacé : ce que l'on observe en performance mais aussi en architecture et dans les arts numériques avec l'avènement du virtuel : au thème du corps se substitue celui de l'attitude.

On vient d'entendre Bobby Rydell... Bobby Rydell, c'était un jeune chanteur américain blanc, blanc et blond, joli gentil garçon propret, qui a été lancé après Elvis Presley pour tempérer l'image rebelle et noire, ou pseudo-rebelle, que celui-ci donnait du rock and roll.

En choisissant de présenter des activités en apparence aussi disparates que des actions de rue, un colloque, et l'accueil d'une installation spatiale collective, ce qui allait devenir l'événement Les arts d'attitudes, une question essentielle animait le propos du Lieu : comment réfléchir des pratiques artistiques plurielles, mouvantes, en marge des tendances culturelles admises et, surtout, faisant appel à l'artiste dans son individualité physique propre en relation avec le public ?

À la suite de la présentation de la Tour de Babel en novembre 1999, lors des treizièmes Rencontres Vidéo Art Plastique à Hérouville St-Clair, les équipes Station Mir et CloaQ décident de prolonger leur collaboration dans la création de projets collectifs.

Martin Dufrasne et Carl Bouchard ont produit, les vendredi et samedi, sur la terrasse Dufferin, deux actions similaires : assis sur un banc, en face du fleuve, sur une terrasse bien connue du public et fort achalandée par les touristes, ils sifflaient les beaux gars qui passaient et se filmaient eux-mêmes devant un miroir leur renvoyant l'image des gens circulant derrière eux.

- L'art dans la cité - Du psychique au politique : transactions et occupation commune des espaces pluriels - Le poisson dans la cité - Art/Nature : l'été d'art de tous les jardins

Interview de Nicolas Bourriaud

Entrevue avec Gabriel Doucet Donida

La performance a contaminé une nouvelle génération d'artistes en arts visuels.

Son activisme et le groupe Ukabat