Intervention N°8

Crise écologique et Soleil

par Pierre Archambault

Mais ça, o'est le passé. La plupart des écologistes, à part quelques néo-malthusiens, sont d'accord pour dire que la véritable cause de la crise actuelle, c'est le développement industriel. Les sociétés industrielles ont produit des contradictions écologiques qui les annihileront. Les marxistes précisent que la crise écologique est liée à la crise économique mondiale, elle-même causée par le mode de production capitaliste. Ce n'est pas le développement industriel en lui-même qui cause les déséquilibres, mais plutôt le développement Industriel capitaliste mondial. Ce qui effraie les prophètes de la catastrophe n'est pas la variété des perturbatlons-déséqulllbres-crlses de l'environnement, mais cette multiplicité vue et analysée dans son ensemble, son universalisation. Pensons au développement du nucléaire et, par vole de conséquence, à l'accumulation des déchets radioactifs, a la pollution des océans, & l'épuisement des ressources minérales et énergétiques. Une chose est certaine, le combat pour un environnement propre et sain, marxiste ou non, contient toujours des éléments antl-capltallstes

Environnement : $$$$$$$

par Daniel Germa in

Ça y est... c'est parti... deux importantes institutions viennent de faire un pas dans la recherche d'un environnement meilleur. Jean-Paul 11 a en effet profité de son message pascal pour proclamer Saint-François d'Assise patron de l'écologie. «La bulle pontificale, écrite en latin affirme que Saint-François d'Assise a été proclamé patron de l'écologie en raison de son attachement à la nature «qu'il considérait comme un don merveilleux de Dieu à l'humanité». 1 Plus près de nous le gouvernement du Québec a tenté lui aussi de récupérer l'environnement en décidant d'investir plus de sept milliards en huit ans dans un programme d'assainissement des eaux. Il est à espérer que ces deux niveaux de gouvernement, c'est-à-dire Saint-François et le ministère québécois de l'Environnement sauront collaborer dans leur recherche d'un monde meilleur. N'ayant pu rejoindre Saint-François pour le féliciter de sa nomination et connaître ses vues sur le sujet, je ne traiterai donc que de la politique préconisée par le gouvernement québécois en matière environnementale.

Québec : L’art actuel et ses orientations

par Diane-Jocelyne Côté · visuels: Richard Martel

Depuis environ cinq ans à Québec, dans le secteur des arts plus particulièrement, on a pu constater l'émergence par vagues successives de nouvelles orientations. Actuellement, le moins que l'on puisse dire c'est que le printemps déclenche un véritable raz-de-marée. Un dynamisme collectif (via le dynamisme individuel de quelques-uns) génère des attitudes et des aspirations nouvelles. En effet, après avoir rencontré plusieurs travailleurs culturels directement impliqués dans les ateliers et galeries les plus représentatives de la pratique artistique actuelle de la ville de Québec, une chose apparaît certaine: tous ont comme principale préoccupation à ce stade-ci de leur démarche respective de repenser les modes de fonctionnement et d'intervention qu'ils ont adoptés et de redéfinir leurs orientations.

MATANE Une galerie d’art, c’est un peu comme une bulle

par Pierre Thibodeau · visuels: Bernard Audet

Comme toute galerie qui se respecte, la Galerie d'art de Matane n'échappe pas aux processus et aux artifices de mise en scène de l'art à un niveau local et régional. Bien sûr, comme ailleurs, on y organise de belles expositions qui nous parviennent des musées d'État (par bateau, par train ou avec un camion loué chez Avis). De même aussi, la galerie aime bien prêter ses 1 600 pieds carrés de plancher pour des démonstrations visuelles (1) de nos trop rares artistes locaux tous bien catalogués dans les fichiers du ministère des Affaires culturelles. Ils y viennent accrocher et, pour les plus audacieux, y faire une performance avec toute la symbolique et le rituel que la chose impose. Et puis, il y a les autres: ceux que le système ne favorise pas, ceux qui grincent des dents ou se grattent la tête face à un curriculum vitae, ceux qui développent des nostalgies «grand cirquestes» (la brume qui souvent enveloppe la Gaspésie se prête à ce type d'émotion), ceux qui rêvent de devenir grands mais qui découvrent la pauvreté de leurs moyens, l'éloignement des métropoles, le roc de l'arrière-pays et alors, on risque de partir en guerre du 1%, d'envier les équipements des autres: «il faut que ce soit collectif, pour tous, vous savez». Ici aussi, on se surprend à attendre de nouveaux écrivains qui n'écrivent pas parce que les feuilles de 8 1/2 X 11 sont trop courtes ou trop minces, à espérer des musiciens qui concrètement vont tirer une bande de sons informatiques, insolites devant un public qu'on se complaît trop souvent à croire naïf, hébété, mais qui sait et ressent, lui aussi, une forme de lassitude un peu chaude dans l'air du centre d'achat ou qui appréhende un vide un peu gênant entre les journaux et les revues du Matane News. Tous ceux-là, on les appelle public: vendeurs de Ginger Ale, causeuses de trottoirs, lumberjacks échoués dans un HLM, gang d'enfants attendant les autobus «jaune orange,» etc.

Rimouski : L’atelier-galerie La Grande Ourse

par Marlon Jomphe

Ce qui est aujourd'hui l'atelier-galerie La Grande Ourse Inc. a commencé de façon très modeste. En avril 1977 à Rimouski fut fondé «Les Productions de l'Étoile Filante Inc.» L'organisme comprenait un début de radio communautaire, le bar Ô (un bar communautaire) et La Grande Ourse (un permanent payé par un Canada au Travail, s'occupait de mettre sur pied des expositions pour les artistes de la région). Tout en demeurant un des secteurs des Productions de l'Étoile Filante, La Grande Ourse continua son travail auprès des créateurs en arts visuels de la région en organisant des expositions dans le hall du Centre Civique de Rimouski. Peu à peu, certains créateurs dont Jacques Bernard et Bruno Santerre vinrent s'ajouter au premier noyau. Dès lors, ils se fixèrent un objectif prioritaire, celui de se trouver un local permanent, le hall mis à leur disposition par les autorités municipales n'étant pas adéquat. Parallèlement à cela, il fallait essayer d'établir une certaine permanence au niveau du personnel. C'est ainsi qu'ils présentèrent un projet dans le cadre du programme Canada au Travail. À l'automne 1978, le projet fut accepté et par un concours de circonstances, les cinq permanents purent établir leur pénates à l'intérieur de la grande maison de l'auberge de jeunesse, fermée jusqu'à l'été suivant

Objet Témoin de la Théorie à la pratique

par Alain la Roche, Alain Paradis

Huit oeuvres réalisées par des professeurs en arts plastiques et regroupées sous le thème "OBJET-TEMOIN" ont été exposées à la salle Tremblé du Collège d'Alma du 16 au 27 janvier 1980 Objet-témoin est une thématique créée par les exposants, qui la voulaient souple et stimulante. Pour ces professeurs en arts, dont la plupart n'ont pas une production régulière, il fallait que le thème puisse s'accomoder de cette contrainte tout en garantissant pour chacun l'authenticité d'une oeuvre témoignant de leurs préoccupations quotidiennes.

JONQUIÈRE La maison de l’Arche; une coopérative culturelle au Saguenay

par Alain-Arthur Painchaud

La Maison de l'Arche inc est une corporation sans but lucratif qui regroupe une quarantaine de membres intéressés à la diffusion culturelle; la maison offre un service de lieu d'exposition depuis quatre ans et un café culturel où l'on présente des spectacles régionaux et du cinéma. Située dans le centre ville de Jonquière, la Galerie de l'Arche fut la première galerie parallèle à être implantée au Saguenay-Lac St-Jean. Ses quatre années de diffusion lui ont permis de se consacrer à la promotion d'une expression non-conformiste et non-traditionnelle en art. L'effort déployé dans l'action culturelle est, depuis le début, sou-tendue par le fait que l'art contemporain est à toute fin pratique inconnu de la majorité de la population. Dans une région comme la nôtre, si nous voulons persévérer et implanter des lieux différents qui soutènement un projet culturel global, il nous faut avoir une volonté tenace qui revendique une reconnaissance de notre travail et la possibilité de développer une pratique régionale qui nous permette de vivre du métier de créateur culturel.

Montréal, des galeries “parallèles” à quoi?

par René Viau · visuels: Francine Larivée, Luce raymond

Les galeries «parallèles» montréalaises. La plupart sont en partie ou totalement subventionnées. Pour le Conseil des arts du Canada, une galerie «parallèle» ou coopérative est un lieu d'exposition, destiné à l'art expérimental, appuyé par le milieu artistique, «fondé et dirigé par des artistes. D'après le 22e Rapport annuel du Conseil des arts, quatre d'entre elles ont reçu des subventions, à Montréal en 1978-1979 et ce, sur la vingtaine de galeries de ce type subventionnées à travers le Canada. Il s'agit de la galerie Media ($10,000), de la galerie Optica ($35,000), de la galerie Powerhouse ($4,000 pour ses activités et $4,000 pour une exposition Woman's book-works) et enfin de Véhicule art ($25,000) devenu maintenant le Musée d'art vivant Véhicule. Ces sommes ont été versées dans le cadre du programme d'aide aux galeries parallèles. À ces subventions, s'ajoutait, toujours en 1978-1979, une somme de $21,638 à Véhicule en vertu de l'aide aux institutions vidéographiques.

TROIS-RIVIÈRES Topographie de l’environnement culturel

par Denis Charland

L'autoroute 40 géométrise les rives du St-Laurent, la 55 trace une ligne droite entre le nord et le sud de la Mauricie. Une région économiquement stable qui se manifeste timidement dans ses institutions culturelles où la tradition assure la survie et censure la conscientisation sociale. Les artistes de la région 04, en marge de cette programmation, regardent, écoutent, interrogent, cherchent leur propre code."Déma-thématisée" mais structurée, cette jeune génération semble particulièrement sensible à la vie de son milieu, consciente de plus en plus de sa responsabilité face à son épanouissement et de moins en moins dépendante des modèles imposés par les deux communatués voisines, Québec en aval et Montréal en amont.

SHERBROOKE Des interventions culturelles en Estrie

par Graham Cantieni · visuels: R Lafontaine

Sherbrooke, principale ville des Cantons de l'est, fut la première à se développer au point de pouvoir soutenir des artistes et promouvoir la croissance culturelle de la région. Au siècle dernier, se tenait annuellement l'Exposition agricole et industrielle, qui comprenait une section vouée aux Beaux-arts. Ces foires furent les premiers moyens mis en oeuvre pour soutenir l'art et l'artisanat. A l'automne 1886, par exemple, un secteur important était réservé aux Beaux-arts. Les professionnels et les amateurs s'y côtoyaient. Tous les média semblent avoir été acceptés: huile, aquarelle, crayon, encre ainsi que gravure, photographie et sculpture, les sujets traités allant de la nature morte au paysage canadien ou étranger, en passant par le portrait, les scènes d'animaux et les thèmes historiques. Cette tradition se continue jusqu'au vingtième siècle et attire des artistes professionnels de Montréal et d'ailleurs ainsi que des amateurs de la région.

Sculpture sociologique

par Hervé Fischer · visuels: Solange Canault

Puisque l'huile et la toile font de la peinture un écran, que le marbre ou la terre et le bols font de la sculpture une Idole, une marchandise ou un décor que l'Information des mass média fabrique une fausse transparence du réel et que le mode de communication le plus évident de notre époque, si nous désignons ainsi les signes monétaires, c'est aussi le plus pauvre, malgré l'apparence, comment l'an peut-il trouver le lieu et le mode de sa vocation Interrogative? Parler de SCULPTURE SOCIOLOGIQUE, c'est forcer l'usage des mots mais en apparence seulement; car c'est surtout vouloir forcer l'Idéologie artistique â changer. C'est préférer le processus vivant, l'événement humain et social, aussi éphémère solt-ll, d l'objet. C'est préférer «ici et maintenant» â l'Illusion de la postérité ou de l'éternité. C'est vouloir changer le système des valeurs. Rien que ça! Lad est un lieu de fixation, de sédimentation des valeurs trans-cendantales, des illusions Idéalistes, du BVB (le Beau, le Vrai, le Bien) platonicien ou chrétien. C'est proposer d'être plus modeste. Que l'homme qui croit avoir tué le Roi, Dieu le Père pendant la Révolution de 1789, ne se prenne pas pour autant pour Dieu, pour un nouveau Démiurge. Restons entre hommes - en hommes qui ne savent rien du sens de l'existence, mais qui tentent d'aménager la vie et une sagesse de la vie.

Propos sur la sculpture environnementale

par Armand Vaillancourt

Voici un important extrait du texte qu'Armand Vaillancourt adressait au Symposium International de Sculpture Environnementale de Chicoutimi.