Depuis plus de deux ans que le Comité de Citoyens de St-Gabriel existe, il a eu à faire face à plusieurs luttes. D'abord au niveau municipal avec les maisons de la rue St-Gabriel (au nombre de 27) qui devaient être démolies pour faire place à un boulevard; puis diverses contestations et revendications pour du logement bon marché pour la population du quartier. Ensuite, face au développement de la Colline parlementaire, le Comité a revendiqué devant le gouvernement provincial ce que nous croyons être un droit fondamental pour tous, le droit à un logement en accord avec la capacité de payer des gens. Depuis le début, comme maintenant, nous sentons que les causes de nos problèmes sont dues aux multinationales, aux grosses compagnies qui, avec la participation et l'aide de divers paliers de gouvernement, poursuivent des intérêts contraires aux nôtres et créent ainsi des conditions de vie difficile pour les gens de la classe populaire. Les pages qui suivent tentent de situer la lutte contre le projet Charlebec dans le contexte plus global du développement du Centre-Ville de Québec, en effectuant une sorte de bilan.
Numéro 2
Charlebec
Essai sur l’art contemporain québécois
Ce texte fut écrit en octobre 1976 à la demande des gens de la revue Left Curve de San Francisco (1230 Grant ave. Vox 302 San Francisco, Cal. 94133). Ces derniers ont cessé de publier leur revue pendant un certain temps; ce qui me permit de reprendre mon texte en janvier 1978. Le numéro 7 de Left Curve parut le printemps dernier et il contenait la version anglaise de cet essai sur un aspect de notre art Québécois. Vie des Arts a publié un texte sur l'art Québécois des années 1970 dans son numéro d'automne 1977; ce texte semblait ignorer les pratiques artistiques que je traite ici... De toute manière, les gens de Left Curve m'avait demandé de leur envoyer un texte illustrant les manifestations artistiques Québécoises s'effectuant dans une perspective révolutionnaire: en voici le contenu.
Identité nationale et lutte des classes dans l’art québécois
Vous lirez les conclusions d'un ouvrage sur l'identité nationale québécoise, devenues par souci scientifique des hypothèses de travail théorique, nourries à partir de l'analyse des arts plastiques, du graphisme, du design et de l'architecture. Je m'excuse auprès de ceux qui en feront un examen rigoureux de ne pas les illustrer d'avantage ici, ni de démontrer comme il se doit ce qui est affirmé: c'est l'objet d'un livre en question, fort analytique et discursif. Je ne demande pas non plus un acte de confiance ni de foi devant l'argument d'autorité à supposer qu'elle existe. Je me place plutôt ici du point de vue expérimental de la reconnaissance intuitive et de la vraisemblance suffisante pour générer un intérêt de recherche: comme un artiste propose un objet à celui qui s'y reconnaît, comme la fête nationale est reconnue par ceux qui vont s'y aimer sans démonstration supplémentaire. J'ai envie de dire: "Que les québécois s'y reconnaissent". Proposition périlleuse pour la plupart, inacceptable pour celui qui fait oeuvre de raison; mais justement, le texte qui suit ne recherche pas l'adhésion rationnelle indiscutable, mais seulement, la reconnaissance qu'il y a là matière à chercher plus loin dans cette voie
Un “Diane”de mémoire de l’Etat sur la Culture ?
Cet article analyse le Livre Blanc sur la Culture du gouvernement péquiste: une hypothèse d'explication y est développée en trois volets: on tentera de démontrer que ce document 1) formule le mode de production étatique du vécu culturel par le biais d'une gestion technocratique de la culture conçue, c'est-à-dire les industries culturelles, les arts, le patrimoine, les loisirs, les communications etc.. 2) qu'il confirme l'extension historique des activités planificatrices de l'Etat québécois vers un nouveau secteur de la vie civile et ce, au profit d'une certaine couche sociale 3) que la problématique du texte promulgue une conception sociologique - celle de l'Ecole de Laval-en théorie officielle de l'Etat; la percée de cette discipline étant tronquée contre la fonction de caution intellectuelle de la main-mise étatique sur la vie sociale.
Une civilisation qui tourne quand le loisir devient travail
Le problème de Maurice... En plein centre-ville de La Pocatière, sur la très commerciale quatrième avenue, imaginez un peu, bravant les décibels et l'oxyde de carbone, Maurice se lamentait tout en cheminant vers la bière du St-Louis. Il s'ennuyait de Montréal. Pragmatique, il précisa qu'il regrettait surtout de ne pouvoir baiser à son goût: deux semaines complètes d'abstinence, et pendant la belle saison! Ce goût de se reproduire... Il travaillait ici depuis quelques semaines, tout juste le temps de se préparer un long hiver aux frais des sujets de la Reine. Le travail, ça allait, mais ça se gâtait dès la sortie: que faire avant de dormir, surtout quand personne ne mord à l'appât?
La chambre blanche
La Chambre blanche est une galerie d'art contemporain qui vient de vivre une transformation. Elle était en premier lieu une galerie et atelier photographique, née au mois de janvier 1978, et située sur la rue St-Jean. Elle est devenue un collectif artistique multi-disciplinaire, ouvrant ses portes cette fois-ci au 266 Christophe-Colomb est. L'expérience de la Chambre blanche a vite débordé les paramètres d'un projet subventionné par "Canada au travail". Ceci a été réussi grâce à l'importance accordée aux critères de sélection des exposants. Le nouvel espace a suscité chez certains artistes un intérêt à créer des expositions en fonction de ce lieu spécifique.
Quand le Fédéral enquête sur les arts
L'article suivant présente un bilan critique de ce que fut notre emploi pour l'été 78. En principe, il gravitera autour de trois thèmes fondamentaux. En premier lieu, une description préalable du projet d'enquête sur lequel nous avons travaillé s'impose; nous tenterons par la suite d'amener une critique relative à notre principal outil d'enquête, le questionnaire. Partant, nous aborderons succinctement la problématique s'installant au moment de l'interprétation et de l'utilisation des résultats obtenus. Forcément, cela nous incitera en dernier lieu à nous interroger sérieusement sur le rôle des sciences sociales dans la recherche.
La notion d’avant-garde chez Hadjinicotaou
Au printemps dernier (mars 78) le Musée du Québec recevait l'historien de l'art Nicos Hadjinicolaou lors d'une conférence intitulé "L'Avant-garde au XXième siècle". Auteur de Histoire de l'art et lutte des classes ', ce dernier propose une analyse marxiste de l'oeuvre d'art. Au cours de son exposé, Hadjinicolaou a tout d'abord situé l'origine de l'emploi du concept d'avant-garde en art, soit dans le premier quart du XIXième siècle environ en 1827; ensuite il a retracé l'évolution des significations de la notion lorsqu'appliquée à l'art. Le terme d'avant-garde origine du vocabulaire militaire; avant d'appartenir à celui de l'Art: "Partie d'une armée qui marche en avant du gros des troupes".
Denis Tremblay à l’anse aux barques
"Et alors le sens de la fonction critique se précise et se limite: la seule possibilité qui semble rester à l'art, quand il est lucide et révolutionnaire, c'est la dénonciation de l'idéologie: travail théorique, parallèle à celui des théoriciens"