Arts altercapacités

Fuckdermia

par Silvio de Gracia

Fragilité et résistance dans l'œuvre de Nicola Fornoni

Le “cripart”

par Gaëtane Cummings

On ne peut plus en faire abstraction !

Regarder autrement

par Caroline Mauxion

Ou l'émergence d'un crip gaze

Passer la journée à rien faire

par Normand Rivard

Passer la journée à rien faire Juste vivre mon calvaire Sur tous ses travers Je m’sens puni par l’Univers Contre tous je suis en guerre Rien n’apaise ma colère Ma vie n’est qu’un pénible revers Mon hypersensibilité me rend tout à l’envers Y a rien qui m’tombe pas sur les nerfs Mon cerveau est en enfer J’ai perdu mes repères avec tous je veux être amer Autant qu’ils savent me déplaire De vos attitudes je suis réfractaire Vous m’avez déformé le caractère Je suis de plus en plus suicidaire Vous seriez ben mieux de tous vous taire Puisque vous ne savez que me déplaire Ma mauvaise humeur vous savez satisfaire Vous travaillez tous pour Lucifer Mon inconfort est votre salaire De mes nerfs vous êtes les mercenaires Qu’est-ce que je donnerais pour quitter cette terre

Insouciances et tactiques in/capables

Femmes d’argile

par Hélène Matte

Cette fascination pour la question de la traduction, en particulier pour la traduction du poème, avait motivé un projet dans lequel les traductions d’un seul texte en 25 langues avaient été enregistrées et publiées aux éditions Planète Rebelle en 2019. Or, une opération comme Une babel de pierres vives ne peut qu’être inachevée. À la suite de ma participation au REEL Poetry Festival de Houston l’année suivante, dont un volet est consacré à la poésie des personnes sourdes, j’envisageais de traduire un poème en langue des signes. Néanmoins, il n’a pas été aisé de trouver l’équipe avec qui le pro- jet se réaliserait. Contacter divers organismes pour personnes sourdes n’a pas suffi, ce genre de service n’existait pas. Puis j’ai croisé sur Zoom un formidable interprète américain et lui ai transmis une offre. Il m’a gentiment renvoyé à la case départ en me donnant le contact de l’Association des personnes sourdes de Québec, m’expliquant que selon son éthique, il ne pouvait que m’encourager à engager une personne sourde et non un interprète. J’étais aussi de cet avis, mais encore une fois, les démarches sont demeurées vaines.

Seen

par Anne Jane Mcintyre

Artistes impatients en bande dessinée

par Mouloud Boukala

Une pratique de soi avec les autres

Viva ! Art action

2023

De la nature à la dénature

par Alain-Martin Richard

PHOS 2023 a clôturé sa programmation par une fin de semaine thématique. Nature et territoire. Il y a dans un champ derrière l’église de Saint-Léandre, Phosphoros, une installation en forme de constellation de Jean-Yves Vigneau. Nous avons marché, dans l’herbe mouillée par le serin du soir, entre 200 tiges aux têtes illuminées dialoguant avec les étoiles. En écho à cette installation méditative, à Espace F, deux fascinantes installations de Christian Boltanski : l’une dans un champ enneigé de l’île d’Orléans qui frétille sous un cliquetis de clochettes ballottées par le vent1 ; l’autre en Patagonie, où des cônes-girouettes poussent des hurlements métalliques, Requiem pour un squelette de rorqual sur le rocher voisin2. Et en soirée, trois performances qui vont de la nature au surrationnel exploréen. L’ancrage dans le territoire et sa réduction en nature morte (Ginette Bernier), suivi d’un exploit physique où le corps maintient le monde en équilibre (Doyon/Demers) pour terminer dans la fusion du corps-son, machine à réveiller les volcans (Faguy, Langlois, B. Ricard). Voyons voir.