Parmi les nombreuses tentatives qui sont faites pour en cerner la spécificité, les arts médiatiques sont souvent décrits comme porteurs d’une fusion potentielle entre arts et sciences, du fait qu’ils demandent à celles et ceux qui s’y consacrent une connaissance suffisante des deux domaines, à laquelle s’ajoute une expertise dans les technologies mises en oeuvre dans leurs projets. Elles remettent à l’avant-plan un courant, issu des années quatre-vingt, qui vise à réunir les arts et les sciences par la mise en évidence de certaines de leurs similitudes.
Art VS Médias 50ans après
Les arts médiatiques au croisement des arts et des sciences
50 ans d’arts médiatiques
Cinq décennies pour porter un jugement, envisager une analyse sur le développement des arts médiatiques, numériques, leurs liens avec les mouvements artistiques antérieurs comme Dada, Fluxus et les arts conceptuels qui interrogent chacun à leur façon la matérialité de l’objet d’art. Quelle qu’en soit sa valeur relative, cette période nous interroge sur les transformations qui s’opèrent sur le site du monde et ses résidents, transformations inéluctables qui se réalisent, entre autres, par une contamination technologique qui n’est pas sans influences sur nos modes de pensée, nos comportements, et qui est tout à la fois porteuse d’espoir et d’inégalités profondes.
Tout est interrelié
J’étais une artiste cynique entourée de fans de science-fiction. Ayant, comme eux, accès à des technologies de pointe, je me retrouvais pourvue de moyens et de capacités auparavant insoupçonnés, même si j’étais incertaine de ce que tout cela signifiait. En 1991, j’ai vu des artistes, des humanistes, des féministes, des personnes aux origines ethniques diverses et aux orientations sexuelles variées, et puis des artistes-ingénieurs issus d’un mouvement d’art des années quatre-vingt empreint de théories et de politique se rassembler dans le cadre des résidences d’artistes du Banff Centre for the Arts, au Canada.
Jean Dupuy
J’ai rencontré Jean Dupuy à Paris en avril 1972. Il venait de New York (où il résidait depuis 1967) pour participer au Grand Palais à l’exposition 72/72 : douze ans d’art contemporain en France (exposition c-ontroversée, dite Exposition Pompidou, ballon d’essai pour tester la réaction du public pour l’ambitieux projet du Centre Pompidou).
Mazinibii’ang-waazakone
En 2009, Avatar organisait à Québec, dans le cadre du Mois Multi 10 organisé par Recto-Verso, une série d’activités autour de la notion de mémoire partagée et des réseaux électroniques de connaissances. L’événement principal de ces activités fut un colloque intitulé « Supervitesse et wikimémoire : de l’accélération des consciences à la mise en réseau d’une mémoire fragmentée ». Celui-ci incluait une discussion en ligne intitulée Wikilogue. C’est pour servir de base de réflexion à ces enjeux que le texte Mazinibii’ang-waazakone de Guy Sioui Durand fut commandé par Avatar et publié sur le site Internet de l’événement. Comme ce texte touchait à des questions qui nous semblent toujours pertinentes, particulièrement dans le cadre du présent dossier, nous le reproduisons ici.
Do it Yourself
Si l’appellation Do it yourself – « fait soi-même » ou « fait maison » –, bien connue grâce à sa forme abrégée DIY, désigne assez largement un mouvement de résistance face à nos habitudes de consommation, elle réfère aussi à une contreculture liée au développement des nouvelles technologies et, par extension, aux arts médiatiques. Le terme serait apparu en Amérique du Nord dans les années cinquante, en lien avec l’esprit d’autonomie alors activement valorisé, écho en boucle d’un certain idéal américain, celui du self-made man, qui consiste non seulement à se faire soi-même, mais aussi à faire les choses par ses propres moyens, qu’il s’agisse de réparer la toiture, d’isoler le garage, d’engraisser le potager – ou de construire un circuit électronique. Le DIY représente autant une manière de réaliser et de concevoir les événements qu’une économie – économie de moyens, notamment.
Taken de David Rokeby
Cet article cherche non seulement à dévoiler la proposition d’une œuvre interactive, Taken de David Rokeby, mais suggère une appropriation fondée sur une démarche phénoménologique à la suite de laquelle le retour réflexif facilite l’analyse sémiotique telle qu’enracinée dans l’expérimentation première. Nous verrons tour à tour comment la sensorialité et la gestualité sont sollicitées par l’installation, et comment la visualisation de l’effet spéculaire révèle de nouvelles modalités du processus perceptif habituellement inconscient.
Ah le monde! Cette supercherie!
Jeux de perception, outils de captation, permutation et transsubstantiation, les choses ne sont jamais ce qu’elles paraissent être. Comme si le monde était une supercherie dont on ne trouve pas le fin mot. L’incertitude et l’innommable inondent le rationnel et le neutralisent… alors que même le surnaturel devient visible.