Jules Verne

Mythologie vernienne

par Mireille Coutrix-Gouaux, Pierre Souffrin

Les voyages extraordinaires de Jules Verne sont une source exceptionnelle pour une recherche sur la réception des idées scientifiques dans le grand public. Source exceptionnelle par l'ampleur de l'œuvre, son homogénéité et, bien sûr, par son succès qui montre que les thèmes, les idées scientifiques véhiculés par l' œuvre romanesque et qui y prennent une telle place, sont à l'unisson des « idées reçues » dans les classes moyennes dans la seconde moitié du x1x0 siècle.

Optimisme ou pessimisme de Jules Verne

par René Pillorget

Jules Verne a écrit pour l'éducation et la récréation de tous les membres de la famille, y compris les parents : le Tour du Monde en Quatre-vingts jours a paru en feuilleton dans le Temps. Mais c'est parmi les jeunes garçons qu'il a trouvé son plus vaste public.

Jules Verne et la modernité

par Daniel Compère

Il n'est pas question de brosser ici un vaste tableau de la modernité, mouvement dont l'importance varie selon les historiens de la littérature. Nous souhaitons plus modestement confronter les textes de Verne avec ceux d'écrivains du XIXe siècle dont la pratique marque une rupture.

L’un commence, l’autre continue

par François Rivière

«Jamais, marchant sous le blanc cassé du ciel, il n'avait ressenti avec une acuité et une tension semblables l'impression d'avoir pris place dans un absurde accident statistique, comme s'il était cerné par les fantômes de milliards de futurs qu'il aurait pu vivre mais n'avait jamais vécu, d'autres (lui-même) qui auraient pu naître sans avoir jamais vu le jour, et dont l'exclusion mettait entre parenthèses sa propre vie au point qu'elle en paraissait irréelle: une vie vécue entre parenthèses ... »

Jules Verne et le roman catastrophe

par Philippe Mustière

Dès Cinq semaines en ballon, le premier des Voyages Extraordinaires publié par Hetzel, on peut lire : "Je me suis toujours figuré que le dernier jour du monde sera celui où quelque immense chaudière, chauffée à trois milliards d'atmosphères, fera sauter notre planète".

Circulations en tous genres

par Alain Buisine

Quelle est donc la mauvaise ville pour Jules Verne ? Avant tout c'est une cité où l'on ne circule pas. L'urbanisme devient pervers et maléfique quand ses réalisations ont pour programme de restreindre la liberté de se déplacer.

Paroles gelées, paroles de feu ou le double signe de l’écriture de la folie chez Jules Verne

par Simone Vierne

Le nombre de fous et d'actes de folie dans les romans de Jules Verne est étonnamment élevé - si l'on songe qu'apparemment (1) ces aventures chantent les exploits d'hommes savants, équilibrés, voués au service de l'humanité, dans le domaine de la connaissance, qu'il s'agisse de science ou d'exploration.

A propos de matière et énergie chez J. Verne

par Mireille Coutrix-Gouaux, Pierre Souffrin

Il est bien reconnu, parmi les spécialistes de la critique littéraire, que Jules Verne n'est ni un savant, ni un anticipateur génial. Il faut bien admettre cependant que l'opinion générale, celle, disons, du grand public est tout autre. Cette réception, biaisée semble-t-il, des rapports de l'œuvre de Jules Verne à la science pose des problèmes qui n'ont peut- être pas reçu l'attention nécessaire.

A propos des oeuvres posthumes de Jules Verne

par Piero Gondolo Della Riva

Sur l'authenticité des œuvres posthumes de Jules Verne on a beaucoup discuté, et pour cause, puisque c'est sur ces œuvres que l'on fonde souvent l'interprétation de certains aspects essentiels du monde vernien. La pensée politique et religieuse de Jules Verne et sa manière de considérer la femme sont, en effet, présentes dans les œuvres parues après sa mort.

La chasse au météore

Une lettre de Jean Jules Verne

par Jean Jules-Verne

Avec le souci de faire progresser les études sur l' œuvre - et particulièrement les œuvres posthumes - de Jules Verne, Europe a tenu à donner la parole à Jean Jules-Verne, petit-fils de l'écrivain qui ne partage que partiellement les opinions de Piero

Le communard qui écrivit 3 romans de Jules Verne

par Françis Lacassin

En 1878, Jules Verne et Hetzel se mettent subitement à échanger des clins d'œil par correspondance. Une allusion mystérieuse hante leurs lettres, hésitant entre le mot de passe des conjurations mystérieuses et le parfum surréaliste des phrases en italiques de Gaston Leroux.

Le jeu dans Robur le conquérant

par Christian Robin

Dans les Voyages extraordinaires, les personnages se livrent volontiers à la passion du jeu, qu'ils soient adolescents ou adultes. Ce n'est peut-être pas un hasard si l'une des figures verniennes les plus populaires est justement un parieur absolu (1). Mais si Phileas Fogg délaisse les cartes pour un enjeu supérieur, son créateur, lui, ne s'est pas montré moins ardent à jouer avec les situations romanesques.

Le soliloque utopiste des “cinq cents millions de la Begum”

par Nicolas Wagner

Comme on l'a rappelé (1), l'humour de J. Verne ressortit au carnavalesque « populaire » de la caricature, du monde à l'envers et du charivari: monde dans lequel va de soi le dialogue. Défi, satire, dérision impliquant la reconnaissance d'un «autre», surtout s'il est le maître. Il en va tout autrement de ce courant « populaire », dont le fantastique, sous une forme ou sous une autre, est la manifestation suprême. Ici, la forme fondamentale est le soliloque: en ce sens que le dialogue est inconcevable, pour la seule raison que "l'autre» ou bien est mis entre parenthèses - et c'est l'utopie; ou bien il est là comme terreur, horreur, épouvante - et c'est le fantastique pur.

Cuisine et dépaysement dans l’oeuvre de Jules Verne

par Pierre Dumonceaux

J'avais douze ans. J'étudiais, comme d'autres, les matières d'un programme. Cependant, j'avais une passion: Jules Verne. Il m'enlevait. Je lisais et relisais "les Enfants du Capitaine Grant», " le Voyage au centre de la terre», le coeur battant.

Jules Verne et l’Amérique Latine

par Julian Garavito

«Mais Caracas, c'était en Amérique, cette Amérique qui me fascinait déjà», dit Jules Verne dans ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse publiés par le Cahier de l'Herne en 1973 (p. 59). Et, en effet, un des premiers écrits verniens concerne l'Amérique latine. Il s'agit de Amérique du Sud, les Premiers navires de la marine mexicaine, texte publié en 1851 dans le Musée des Familles. Jules Verne n'est pas d'accord avec le titre, « une bêtise de Pitre-Chevalier », comme il le dit dans une lettre à son père du 29-7-1851 (voir Jules Verne par Jean Jules-Verne, p. 59). On sait, évidemment, que si le Mexique se rattache culturellement à l'Amérique latine, il est géographiquement en Amérique du Nord. Ce texte sera publié par la suite, en 1876, en même temps que Michel Slrogoff sous le titre Un drame au Mexique.

Généalogie et chronologie de Jules Verne

par Marc Soriano

Le journal d’Ivan Viatchevik

par Alain NAdaud

Lorsque Ivan Viatchevik mourut dans le courant du mois de décembre, j'en fus aussitôt informé par télégramme et naturellement chargé, en ma qualité de commissaire juridique et pour m'être jadis occupé du dossier; d'aller enquêter sur sa disparition et de liquider ainsi l'affaire. Son village, situé dans les environs de Tchaganov, était fort éloigné de la capitale et, en cette saison d'ailleurs, on ne pouvait s'y rendre qu'en train.