À l’heure d’écrire ces lignes, le 9 septembre, nous ne savons pas encore si l’Occident entamera des opérations contre la Syrie. Deux ans après les révolutions arabes, les pays occidentaux ne semblent pas avoir pris la véritable température des événements au Proche et au Moyen-Orient : à Bahreïn la révolution a été vite balayée par l’armée saoudienne; au Yémen le président Ali Abdallah Saleh a tout simplement transmis ses pouvoirs à son vice-président; en Libye l’intervention occidentale, largement articulée autour de la France, a sauvé la population de Benghazi mais laissé mourir celle de Syrte, abandonnant le pays aux milices locales, ce qui a abouti à un éclatement des tribus et des régions ; en Tunisie le gouvernement mené par les Frères musulmans d’Ennahda n’arrive pas, au bout de deux ans, à parachever la rédaction de la Constitution.
Un nouveau style d’Église
Que faire en Syrie?
Dans les eaux glacées du crime organisé
La réalité dont il sera ici question est souvent occultée ou ignorée. Il est vrai qu’elle est dure. Or à quoi reconnaît-on le réel ? À ce qu’il est à la fois « insupportable mais irrémédiable », ainsi que le philosophe Clément Rosset l’enseigne. Et que constatons-nous ? Depuis la fin de la guerre froide et l’entrée dans l’ère de la mondialisation chaotique, le crime organisé a profondément changé de nature. Cependant, nous avons de grandes difficultés à percevoir ce changement qualitatif car en matière de crime organisé, le plus important n’est pas ce qui est visible à l’œil nu, mais ce qui demeure enfoui, dissimulé à l’observation immédiate.
Vers une politique pénale de gauche?
Depuis l’élection présidentielle, on se demandait si François Hollande avait oublié ses engagements concernant la réforme pénale. Il n’en parlait guère. Parfois même il manifestait, comme son prédécesseur, un parti pris pour les victimes à l’occasion d’un acte criminel. Avait-il oublié son intention de briser par des mesures telles que la suppression des peines planchers et de la rétention de sûreté, les symboles de la législation pénale depuis une décennie ? Craignait-il de paraître « mou » à l’égard du crime ? Le doute était permis d’autant qu’aucun projet de loi n’était à l’ordre du jour. À l’exhibitionnisme sécuritaire succédait une atonie embarrassée. On ne savait pas très bien si la position du Président se résumerait à supprimer un jour prochain les excroissances du sécuritarisme passé ou, ce qui est une toute autre affaire, à promouvoir un changement de la philosophie pénale elle-même.
Quel avenir pour les espaces ruraux?
Il y a cinquante ans paraissait La Révolution silencieuse de Michel Debatisse. Certains anniversaires sont plus fêtés que d’autres. Mais il n’est pas inutile de revenir sur ce véritable manifeste de la modernisation rurale française. Ce livre marquait l’engagement de toute une génération de militants ruraux, souvent issus de la Jeunesse Agricole Catholique, en faveur de la cogestion de l’avenir des campagnes avec l’État, l’obsession étant, de part et d’autre, de les faire sortir de leur « arriération ».
La première réforme, le style chrétien Interview du Pape François
Les 19 et 23 août derniers, le Pape François a accordé deux longs entretiens au P. Antonio Spadaro s.j., directeur de La Civilta Cattolica. Le P. Spadaro représentait l’ensemble des revues culturelles jésuites européennes et américaines, dont les responsables avaient préparé un certain nombre de questions. Nous publions ci-après de larges extraits de cet entretien, dont on trouvera le texte intégral sur le site de la revue. Le Pape François n’accorde pratiquement aucune interview. C’est dire l’intérêt d’un tel document qui permet de mieux connaître sa personnalité, sa vision de l’église et les grandes lignes qui animent sa spiritualité et sa théologie.
Une franciscaine année Poulenc
Ainsi Francis Poulenc (1899-1963) faisait-il part de sa dévotion à… saint Antoine, lors de ses entretiens radiophoniques avec Claude Rostand, en 1953-1954. « J’ai pour saint Antoine de Padoue, poursuivait-il […], une extraordinaire dévotion, et cela depuis ma plus tendre enfance. Une chère grande statue verdâtre de ce saint ornait ma chambre jusqu’à l’âge de quatorze ans. À cette époque, ma nourrice a tenu à l’emporter comme une relique, lorsqu’elle s’est retirée dans le Morvan. »
Bernard-Henri Lévy à la Fondation Maeght
La Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence a confié ses cimaises à l’une des personnalités françaises les plus en vue et les plus controversées, Bernard-Henri Lévy, qui y présente quelque 130 œuvres d’autant d’artistes occidentaux allant de la fin du Moyen Âge à nos jours sous un titre ambitieux : Les aventures de la vérité. Peinture et philosophie : un récit.
Todo el cielo sobre la tierra (el sindrome de Wendy)
Angelica Liddell est à la fois comédienne, auteure et metteure en scène. Ses créations s’inscrivent dans une tendance du théâtre contemporain qu’on a pu qualifier de « post-dramatique »1. Ses spectacles tiennent ainsi autant de la performance (grande impression de liberté scénique) que de la dramaturgie (présence d’un texte à interpréter). Le public français l’a découverte en 2010 lors du festival d’Avignon avec un spectacle qui fit sensation et suscita l’admiration générale : La maison de la force. Elle y est depuis régulièrement invitée et les deux spectacles suivants y ont été présentés en juillet 2012.
La Vie d’Adèle. Chapitres 1 & 2
Précédé de sa Palme d’or mais aussi de remous autour de son tournage et de l’avis de l’auteure de bande-dessinée dont il a tiré sa trame, La Vie d’Adèle gagnerait à être vu selon le programme de son titre. Une camarade de lycée d’Adèle lit à voix haute La Vie de Marianne : « Je suis femme, et je conte mon histoire » ; comme Marivaux qui dit « je » au féminin, le cinéaste se coule dans le regard d’une jeune fille : sa découverte de l’amour, hétérosexuel puis homosexuel, son entrée dans la vie professionnelle, sa première séparation…