Réhabiliter le sentiment de fierté ne serait-il pas le meilleur antidote contre une forme de défaitisme ou de dépression qui tend à se généraliser en particulier sur les différents lieux de travail ? La fierté n’a pas toujours très bonne presse. Comme si elle devait simplement encourager les apprentissages remarquables de l’enfance. Comme si à partir d’un certain âge, il n’y avait plus de quoi être fier de ses réussites et des épreuves traversées. Pourtant il ne s’agit pas de vanité ou d’orgueil. Mais d’une joie liée à la reconnaissance de sa valeur ou de la valeur de son action, de son projet, de son entreprise.
Inquiètude sur l’avenir de l’Europe
Un travail, c’est aussi une fierté
La crise européenne et le différend franco-allemand
Jamais, peut-être, le « malaise européen » n’a été aussi profond que maintenant. Les responsables politiques sont bien placés pour savoir que l’Union doit être préservée tout en préservant ses nations, si l’on veut que l’Europe ait un avenir politique. Mais les peuples ne perçoivent dans cette « union » qu’une impuissance travaillée par le désaccord. Non seulement on ne voit pas où va l’Europe, quel sens imputer à la construction européenne aujourd’hui, mais on en vient à se demander pourquoi poursuivre cette construction. Même si les Vingt-Sept étaient entre eux d’accord pour l’édification d’une union politique, ce qui n’est pas le cas, il resterait à savoir en quoi elle devrait consister ; quelle forme politique donner à l’Union ? Cette indétermination vient à être aggravée par la situation préoccupante de la crise en zone euro.
Les espoirs déçus du désarmement nucléaire
En 2011, plus de deux décennies après la fin de la guerre froide, les arsenaux du monde comptaient encore plus de 20 000 armes nucléaires1. Comment comprendre la persistance de ce que certains associent déjà à un ordre ancien et dépassé ?
Comment Internet m’a ré-appris pourquoi j’enseigne
Au fond de leurs poches, mes élèves de lycée ont accès à un savoir plus insondable que celui qui ne tiendra jamais dans ma pauvre tête. Les plus curieux d’entre eux ont pu aller jeter un œil, la veille au soir ou dans le couloir avant d’entrer dans la classe, sur le sujet du jour. Certes, les appareils cachés dans les poches, sur les genoux ou dans les sacs laissés sur la chaise à côté servent plus à aller sur Facebook qu’autre chose mais on pourrait envisager que, d’ici quelques années, l’accès soit rendu libre ou tout bonnement impossible à contrôler. D’autant plus qu’internet s’affiche aussi sur le mur de la classe.
L’évaluation au travail, entre plainte et séduction
Jamais peut-être nous n’avons autant évalué ou été évalués. L’évaluation est partout, elle nous obsède. Souvent, nous nous plaignons de ses effets : du temps qui lui est consacré, de la pression qu’elle exerce sur nous, de la démotivation qu’elle peut engendrer. Mais alors, pourquoi a-t-elle pris une telle place dans nos vies, et notamment au travail ? Ne sommes-nous pas complices de son développement ? Au fond, qu’attend-on de l’évaluation ?
L’individualisme est-il condamné à l’héroïsme ?
Nombre d’observateurs (sociologues, pédagogues, politiciens, militaires…) regardent la France et l’Europe comme des sociétés « post-héroïques » : on y voit naître une « religion de la retraite », la guerre y est perçue comme un échec politique et la perte de soldats au combat est jugée insupportable dans une époque où la souffrance est vécue comme une injustice et un non-sens ; sécuritarisme et victimisme sont aujourd’hui en telle faveur que même les tortionnaires, dit-on, veulent être comptés parmi les victimes (victimes du système dont ils furent les âmes damnées).
Nouvelle évangélisation, ou évangélisation renouvelée ?
Du 7 au 28 octobre 2012, s’est tenu à Rome le synode sur la nouvelle évangélisation, point d’orgue d’un grand mouvement d’interrogation et de réflexion ecclésiales. On peut observer que, depuis l’apparition de l’expression « nouvelle évangélisation » dans les années 1970, jusqu’au message final du synode, la manière de la comprendre et de la mettre en pratique n’a pas été uniforme. Des questions, parfois teintées de crainte ou de scepticisme, se sont exprimées : la nouvelle évangélisation est-elle le fer de lance de la mission de l’Église, ou un mot-valise dans lequel on peut mettre à peu près ce qu’on veut ? Ne serait-elle qu’un gadget, invitant à s’adapter de manière assez superficielle au monde contemporain ? Au terme du synode, il faut dire au contraire que l’Église dans son ensemble est appelée à vivre un véritable renouveau intérieur. Une expression comme « évangélisation renouvelée » correspondrait bien à cette dynamique, ainsi qu’à l’évolution du concept de « nouvelle évangélisation » ces dernières années.
Le procès de l’autofiction
Pour la seconde fois, Christine Angot vient d’être condamnée, le 27 mai 2013, à dédommager Élise Bidoit (ex-femme de son nouveau compagnon) pour le préjudice moral que celle-ci a subi en voyant sa vie sentimentale et familiale exposée dans Les Petits (Flammarion, 2011)… Soyons plus précis : la première fois, en 2009, Christine Angot et Élise Bidoit s’étaient entendues à l’issue d’un « protocole transactionnel » sur la somme de 10 000 € pour régler le désaccord provoqué par Le Marché des amants, paru un an plus tôt (l’écrivaine y mettait en scène sous leur véritable identité Charly Clovis, Élise Bidoit et leurs deux enfants, Kebra et Tafari) ; dans Les Petits, les prénoms ont été modifiés (il est à présent question de Billy et d’Hélène Lucas), mais les nombreux emprunts à cette ancienne relation, fort tumultueuse, ainsi que l’insertion d’une enquête autrefois diligentée afin de décider de la garde des enfants et confiée par Charly Clovis à l’écrivaine ont conduit les juges à écarter, cette fois-ci, les arguments d’ordinaire invoqués pour défendre la liberté créatrice des romanciers1 et à exiger de Christine Angot qu’elle verse à la plaignante 40 000 € de dommages et intérêts. Faut-il voir dans ce procès un tournant : le signe que la justice entend désormais fixer une limite nette à la possibilité d’écrire « avec la vie des autres », ainsi que Me Kiejman en invoquait le droit ?
La virtuosité
Emmanuelle Giuliani : Enivrement vocal Vincent Decleire : La règle et le jeu : l’écriture virtuose Élizabeth Giuliani : Les paradoxes de la virtuosité : lumière et ombre, forte piano Pascal Quignard : La leçon de musique (extrait).