Société - Les 22 avril et 6 mai 2012, les Français éliront leur président de la République. Dans les cinq années qui suivront, celui-ci pourra exercer les pouvoirs étendus que lui confère la Constitution. Au nom de quoi ?1 Au nom de quoi les Français élisent-ils un président, et au nom de quoi celui-ci exerce-t-il le pouvoir ? Les deux questions appellent une seule réponse, qui tient en un mot : légitimité. Par un tour de passe-passe que la philosophie politique, le droit et la pratique ont transformé depuis un siècle-et-demi en une évidence, l’élection confère à l’élu la légitimité du pouvoir. Toute trace des temps anciens, ceux du monarque absolu de droit divin, n’a certes pas disparu, au moins dans le vocabulaire.
“Menace ” chinoise ou déclin de l’occident ?
Président, au nom de quoi?
“Menace ” chinoise ou déclin de l’occident ?
International - La Chine doit-elle nous « inquiéter » ? Son émergence est sans conteste le phénomène central dans les relations internationales au xxie siècle. Les bouleversements profonds qu’elle ne cesse d’entraîner au fil des mois et des années tant sur le plan politique qu’économique laissent planer l’ombre d’une transformation radicale de l’ordre international tel qu’il a été construit après la Seconde Guerre mondiale, un ordre d’abord bipolaire jusqu’à l’effondrement de l’Union Soviétique, puis unipolaire depuis vingt ans.
Éthique et commerce des matières premières
International - Le problème de la gouvernance des matières premières est devant nous et non derrière. L’emballement des économies émergentes et l’interdépendance industrialofinancière qui structure notre économie – et que nous désignons par globalisation – reposent entièrement sur des ressources naturelles. La ruée sur les matières premières qui assure à elle seule l’essentiel de la croissance de l’Afrique (entre autres) depuis plus de 10 ans, n’est pas prête de finir et elle dessine, à l’échelle planétaire, une nouvelle géoéconomie où démocratie et marché ne font pas forcément bon ménage.
La Bibliothèque nationale devant le numérique
Société - Même si l’expression tient désormais du cliché, il est juste de parler de révolution numérique, liée au développement de l’Internet, c’est-à-dire à la capacité de diffuser toutes sortes de contenus de manière à la fois instantanée et universelle. Appliquée à tous les domaines de l’activité humaine, les conséquences de cette révolution, sans précédent par la rapidité de sa mise en oeuvre, ne se laissent souvent qu’entrevoir. Le domaine du livre et de la lecture n’a pas été le premier touché.
Protection de l’enfance et droits de l’enfant
Société - La politique de protection de l’enfance a connu de profonds changements ces dernières années. La loi du 5 mars 2007 sur la protection de l’enfance en a redéfini les contours. Mais qu’est-ce que la protection de l’enfance ? Historiquement, la protection de l’enfance trouve son origine dans la prise en charge des enfants trouvés et des orphelins. Saint Vincent-de-Paul crée en 1638 l’oeuvre des enfants trouvés. Depuis le xxe siècle, la politique de protection de l’enfance est tournée essentiellement vers les parents.
Ambivalence de la culpabilité
Arts et philosophie - Il arrive que le christianisme soit accusé d’être une religion qui, dans le fond, s’opposerait à la vie. Plaçant le salut dans un inaccessible « au-delà », il inviterait à déserter ce monde-ci, le monde concret, la vie réelle, au profit d’un monde idéalisé, le « ciel » plutôt que la « terre ». Par voie de conséquence, et malgré des propos en sens contraire, le christianisme mépriserait le corps, promouvrait une ascétique morbide, valoriserait la souffrance. Il entretiendrait en permanence un sentiment de culpabilité, qui, rappelant à l’homme son état de pécheur, le maintiendrait dans la sujétion d’une divinité toute-puissance. Il y aurait dans la culpabilité une sorte de lâcheté, de pusillanimité, une démission devant l’appel de la vie. Pour Nietzsche, « se sentir coupable c’est refuser la vie ».
L’“inculturation ” du bouddhisme en France
Religion - Depuis les années 1970 le mot inculturation fait partie du vocabulaire des théologiens et des pasteurs mais aussi du magistère de l’Église catholique. Jean- Paul II, par exemple, parle en 1979, dans sa première Exhortation apostolique Catechesi tradendæ, du lien entre inculturation et catéchèse. Il y souligne que la catéchèse « est appelée à porter la force de l’Évangile au coeur de la culture et des cultures » et que pour cela elle doit chercher « à connaître ces cultures et leurs composantes essentielles », apprendre d’elles « les expressions les plus significatives » et « en respecter valeurs et richesses propre1 ».
Ernesto Sábato, le dernier écrivain ?
Arts et philosophie - Il ne serait guère étonnant que depuis la mort d’Ernesto Sábato, nous ayons perdu le dernier grand écrivain de stature internationale, capable de donner un souffle métaphysique et une préoccupation aussi bien existentielle que spirituelle à la littérature. Né en Argentine, dans la province de Buenos Aires, en 1911, mort le 30 avril dernier, cinquantecinq jours avant de fêter son centième anniversaire, Ernesto Sábato, un temps tenté par une carrière de scientifique, est surtout connu pour avoir écrit trois romans dont les dates de parution s’étalent de 1948 pour Le Tunnel à 1974, année où fut publié L’Ange des ténèbres, suite et conclusion d’Alejándra (plus tard traduit en français, en respectant davantage le titre original, par Héros et Tombes), le deuxième roman de la trilogie datant, lui, de 1961.
Qu’attendez-vous de la théologie ?
Figures libres - Si elle a peu de moyen parce qu’elle n’est pas liée à une activité économique, et si elle n’est pas attendue dans bien des lieux, la théologie n’en poursuit pas moins son chemin. Elle a accompli un immense effort de pensée tout au long des siècles, pour mieux comprendre la foi confessée. Dans son rapport à la tradition et à la raison, la théologie nous fait comprendre un contenu qui a jailli de l’étude de l’Écriture et de la réflexion des théologiens sur le terrain des hommes de leur temps.
Abbas /Magnum, Thaïlande
Regards - La tête de Bouddha est-elle en train de naître, comme celle d’un nouveau-né sortant à grand peine du ventre de sa mère ? Mais il reste de marbre, Bouddha, sans un cri, sans une plainte. À moins qu’elle soit, au contraire, cette tête philosophe, sur le point d’étouffer, enserrée qu’elle est depuis des décennies, voire plus, dans cet entrelacs végétal ? Va-t-elle disparaître de la vue des hommes ?