C’est chose faite. Le Gouvernement a déposé le 20 novembre à l’Assemblée nationale le nouveau « Projet de loi relatif à la bioéthique », et celui-ci devrait être examiné par une commission spéciale nommée à cet effet. Il était temps ! La première moitié de l’année 2009 avait été marquée en France par les « Etats généraux de la bioéthique ». Plusieurs rapports avaient été publiés, témoignant d’une réflexion approfondie. Des forums avaient permis à des citoyens choisis comme tels de s’informer, de prendre du recul, et de formuler des recommandations qui n’étaient pas dictées par une émotion passagère.
L’Italie, la difficile unité
Pas de surenchère en bioéthique
Frères d’Italie, la difficile unité
Fratelli d’Italia, « Frères d’Italie », est l’hymne national italien, remis à l’honneur par Carlo Azeglio Ciampi lorsqu’il était président de la République, entre 1999 et 2006. Le 17 mars 2011, l’Italie fêtera le cent-cinquantième anniversaire de son Unité. Ou plutôt, devrait fêter cet événement. Non point que l’histoire ait changé. Le 17 mars 1861, le premier parlement italien, réuni à Turin, a bien proclamé Victor-Emmanuel II « roi d’Italie par la grâce de Dieu et la volonté de la nation », concrétisant ainsi l’extraordinaire intuition politique de Cavour. Seulement voilà : un siècle et demi plus tard, les luttes politiques qui déchirent l’Italie ont brisé l’unanimité qui aurait dû entourer cette belle commémoration.
Les multiples dimensions du problème alimentaire mondial
La « question alimentaire » est historiquement épisodique mais elle a toujours eu une certaine actualité. Elle consiste à s’interroger sur la disponibilité en nourriture pour chacun des êtres humains, et plus particulièrement pour les plus pauvres et les plus exposés aux disettes. Elle semblait avoir trouvé une réponse dans les quarante dernières années grâce à une hausse sans précédent des rendements agricoles par hectare dans la plupart des grandes régions agricoles du monde. La crise alimentaire de 2008 (les émeutes de la faim dans des capitales des pays en développement) semble indiquer que cette réponse ne va pas de soi. Le récent mouvement d’achat de terres par certains pays dans d’autres est le signe d’une peur pour leur approvisionnement à long terme. Quelle analyse peut-on faire de cette situation aujourd’hui ?
L’héritage encombrant des donneurs anonymes
A l’heure de la révision des lois de bioéthique, du questionnement sur l’opportunité de la légalisation des mères porteuses et de la légitimité du maintien de l’accouchement sous X, l’enfant reste trop souvent le grand absent des débats. Ne serait-il pas aussi la victime bâillonnée des bricolages de la filiation rendus possibles par la médecine moderne et la pratique de l’anonymat ?
Prisons et relations carcérales
«Qui peut dire la prison… qui peut dire le silence ? » interrogeait Pierre Goldman. Sans pouvoir déchirer ici ce silence, on se contentera d’en approcher les contours, en évoquant d’abord quelques faits incontestables relatifs à la prison en France, puis en tentant de définir les traits les plus essentiels des relations carcérales, au sens où l’on évoque usuellement les relations sociales.
L’éthique du care, une nouvelle façon de prendre soin
La notion de care a surgi sur la place publique en France suite à une déclaration de Martine Aubry : « Il faut passer d’une société individualiste à une société du care, selon le mot anglais que l’on pourrait traduire par “le soin mutuel” ». Immédiatement suivie d’une polémique bien française, on peut néanmoins espérer qu’en sorte un débat. Le care semble peut-être une idée neuve en Europe, mais la – ou les – philosophie(s) du care ont déjà une histoire riche dans le monde anglo-saxon, notamment aux Etats-Unis. La France n’est pas en reste, où les travaux et les publications se multiplient, favorisant avec bonheur la rencontre entre philosophie, sociologie et médecine. Si le terme n’est pas toujours traduit, c’est que sa richesse sémantique ne s’épuise pas dans un unique équivalent français : prendre soin, donner de l’attention, manifester de la sollicitude…
Cultures et religions : les nouveaux enjeux
Le rapport entre les cultures et les religions est un sujet omniprésent aussi bien chez les théologiens que chez les anthropologues et les sociologues. L’Eglise catholique de son côté, en adoptant le thème de l’inculturation comme l’a fait explicitement Jean Paul II en 1979 (Exhortation apostolique « Catechesi tradendae »), a voulu signifier qu’il n’est de véritable présence de l’Evangile dans une société donnée que par une pénétration de la foi chrétienne à l’intérieur même des cultures. Par là se trouvait entériné le concept de culture tel que l’a introduit l’anthropologie du xixe siècle. Ce n’est pas avec la culture mais avec des cultures que la religion entretient nécessairement un rapport qui selon les cas sera plus ou moins positif.
La poésie de Jean Mambrino
La littérature a vocation à franchir les seuils de toute appartenance culturelle, sociale et religieuse ; c’est pourquoi nous n’insisterons pas aujourd’hui sur l’identité jésuite de Jean Mambrino et de son oeuvre : non qu’elle soit secondaire – la vocation jésuite engage tout l’homme et toutes ses oeuvres – mais elle risque d’apparaître comme une complaisance si elle ne s’efface pas devant une oeuvre poétique qui trace un chemin d’hospitalité, de sens et de beauté partageable à tous les hommes.