Dans un enthousiasme futurologique, on a souvent envisagé comment l’informatique révolutionnait les productions artistiques, par l’utilisation directe d’outils électroniques et informatiques. Par contre, on remarque trop rarement comment des pratiques analogiques sont elles aussi fondamentalement marquées par l’informatisation du monde, sans pourtant recourir formellement à l’informatique ou même à des moyens électroniques.
Virer Analogue
Le passage du numérique à l’analogue et hybridations
L’analogique et le numérique dans la photographie actuelle : une histoire sans fin
Dans la sphère de la photographie, les lieux communs entourant la relation problématique entre l’analogique et le numérique sont désormais si puissants que l’analogie entre celle-ci et la vie houleuse d’un couple hétérosexuel a récemment été portée à l’écran. Produit par la National Film & Television School au Royaume-Uni, la série de capsules « Mr. Pixel & Mrs. Grain : A Never-Ending Story » utilise en effet les stéréotypes les plus surannés entourant les rapports entre genres afin d’illustrer de manière prétendument humoristique les bouleversements engendrés par l’introduction du numérique dans l’économie de la photographie. Or, on s’en doute, la simple mise en opposition de l’analogique et du numérique ne rend pas compte de l’étendue de ces bouleversements, l’évolution ou l’obsolescence des technologies photographiques affectant à plusieurs niveaux les fonctions sociales et esthétiques contemporaines de la photographie. Dans un contexte où la photographie artistique actuelle ne saurait être envisagée comme une sphère autonome du reste de l’économie de la photographie, tout se passe comme si la plupart des enjeux qui déterminent aujourd’hui sa production et son esthétique rendaient compte, de près ou de loin, d’un changement de statut de ce médium artistique, qui apparaît de plus en plus comme le fruit d’une hybridation – tantôt naturelle, tantôt artificielle – entre l’analogique et le numérique.
Perspective oblique : le dessin en hyperliens
De dessin est actif : manifestement, à voir les vitrines qui se multiplient pour témoigner de sa vitalité, littéralement, au regard de ses figures performatives. Deux artistes montréalaises, Vida Simon et Caroline Boileau, explorent cette approche du dessin en acte dans des avenues singulières qui portent ailleurs l’expérience et la réflexion sur l’art graphique. Leur création récente, respectivement Quatorze miniatures et Incubateur à textes et à dessins, ancrée dans une matérialité, dans une corporéité certaine – le trait, le geste, le mouvement, la manipulation d’« objets » – recourt essentiellement à des procédés analogiques.
Espaces réels, mondes virtuels. Réflexions sur l’art de Cooke-Sasseville
Il est devenu banal de se questionner sur l’implication matérielle et physique de l’individu qui se jette tête première dans l’univers du virtuel, y développant carrière, relations sociales et amoureuses, s’y construisant une identité plus ou moins en phase avec celle qu’il objective dans son quotidien. À cette époque où le numérique colonise de manière fulgurante toutes les sphères de l’existence humaine, il est pour l’instant plus rare de se questionner sur ce que chacun rapporte de son expérience virtuelle dans le monde réel, cet apport ayant pourtant déjà considérablement modifié collectivement et individuellement notre conception du monde.
Matt Mullican : “Le monde tel que nous l’interprétons ”
Il n’est pas aisé d’écrire sur Matt Mullican, car son œuvre est tout aussi diserte et éloquente que la somme des écrits qui lui furent consacrés. De surcroît, si l’on considère que chez cet artiste les mots, les signes et les symboles sont de même nature, tous éléments relationnels constitutifs de ce rapport complexe que l’être entretient avec le monde perceptif, toute analyse de l’œuvre ne peut être que partielle, quoique participante.
Ceci augmentera cela (“Architecture rewired ”)
Ce que l’architecture doit à l’analogie
Véronique Souben : “Fictionnaliser” l’espace, entrevue
Beyrouth - CREA/NUMERICA
La francophonie à l’aune des arts numériques.
Montréal
Myriam Yates, Intrusion et transition forcée. Eugénie Cliche : Éloge du couple. Tacita Dean : Matière-temps. Denis Rousseau : De la tranche. Du mesos. Alain Paiement : Habitacles vitaux et lieux de socialité.
Laval
Evergon : Iconographie homoérotique et enjeux politiques dans l’œuvre récente d’Evergon.
Québec
Raphaëlle de Groot : Le dos large.
Londres
Anish Kapoor; Miroslaw Balka : De la plaie au conteneur, quelques immersions partagées.