La réforme des retraites a été votée le 27 octobre 2010 après une série de grandes journées de manifestation au succès inattendu. L’intensité des mobilisations a pris de court aussi bien les acteurs syndicaux que le gouvernement, l’automne étant réputé peu propice aux mouvements revendicatifs.
Les États et le pouvoir des marchés
L’impossible réforme par le haut
Entretien avec Jacques Le Goff : L’empreinte urbaine dans la culture française
Jacques Le Goff : Il faut d’abord rappeler que la ville médiévale est une création nouvelle. Dans ce qu’on appelle le haut Moyen Âge (500-987), la majorité de la population est encore rurale. Les villes sont en quelque sorte des cités antiques en décadence, bien que de récentes fouilles archéologiques aient montré qu’elles n’étaient peut- être pas aussi petites et inertes qu’on a pu le penser.
Entretien avec Paul Rivilio : Le littoral, la dernière frontière
Paul Virilio reçoit, le 14 décembre 2010 à la Cité du patrimoine, dans le cadre du grand prix de l’urbanisme créé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, un hommage particulier du jury de l’urbanisme pour l’ensemble de sa réflexion sur la vitesse et le changement urbain. Dans cet entretien, il s’interroge sur l’avenir du littoral, plus particulièrement pour l’Atlantique et ses plages.
Le réel, l’imaginaire et l’internet
Les débats se poursuivent depuis plus de dix ans à propos des conséquences du piratage en ligne ; mais rien, ou presque, n’est dit à propos de ses causes. La raison en est simple : les effets destructeurs (ou non) du téléchargement illégal cristallisent à la fois des intérêts économiques importants (ceux des industries culturelles) et des revendications idéologiques de plus en plus bruyantes (celles de l’idéologie «pirate», historiquement issue des théoriciens du free software1).
Après le scandale de la pédophilie : quel modèle de prêtre dans l’Église catholique ?
Qu’il soit catholique ou non, chacun le sent bien : quelque chose ne colle pas dans la manière dont l’Église – et d’abord le pape et la Curie romaine – ont tenté de régler l’affaire des prêtres pédophiles, ou d’en finir avec elle. Une obscurité, ou une incompréhension, demeure.
Les États et le pouvoir des marchés
De 2008 à 2010, l’euro, les banques et les choix budgétaires.
La deuxième onde de choc de la crise financière a touché l’Europe à partir de l’automne 2009 quand, en Grèce, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou, nouvellement élu, a dévoilé une situation des comptes publics plus dégradée que ne l’avaient reconnu les gouvernements précédents, rompant avec une pratique de dissimulation, tacite- ment acceptée, qui avait permis à la Grèce d’entrer dans l’euro.
Qui a fait sauter la banque ? Le pouvoir du trading : de la Société générale à Goldman Sachs
Comment deux grandes banques, aux profils différents, ont-elles traversé la crise ? Symboles des excès de la spéculation incontrôlée ou de la capacité à conseiller les États en toute discrétion, elles permettent aussi de mieux comprendre la place prise par la finance dans les circuits économiques contemporains.
Des dettes privées aux dettes publiques : quelle est la prochaine étape de la crise ?
La crise déclenchée en 2008 est fondamentalement une crise de surendettement, qui n’a pas été résolue par l’intervention des États. Ceux-ci ont maintenant pris en charge les dettes privées, réduisant d’autant leurs futures marges de manœuvre. Une nouvelle crise est-elle enclenchée ?
Faut-il craindre le poids de la dette sur la croissance ?
L’excès de dette est dangereux mais la rigueur excessive est mauvaise conseillère, si elle conduit à fragiliser l’activité économique au nom de la réduction des déficits. Car ralentir la croissance, c’est aussi amplifier le déficit… Comment sortir de cette contradiction ?
La crise grecque et les troubles de la mémoire européenne
La réaction européenne aux difficultés de la Grèce a-t-elle accentué les pesanteurs institutionnelles ou a-t-elle permis de dépasser des blocages liés à la gouvernance de l’euro ?
Le retour du Premier ministre
Nicolas Sarkozy a fini, à la mi- novembre, par réaliser le remaniement ministériel qu’il avait annoncé au printemps. Il a reconduit François Fillon à la tête d’un gouvernement un peu resserré (neuf membres de moins), où entrent de grands chiraquiens et se renforcent même les villepinistes, mais d’où sortent la plupart des centristes à la suite de Jean-Louis Borloo, présenté pendant deux mois comme le futur hôte de Matignon.
Histoire et révélation : le cas Jésus
Der sogenannte historische Jesus... (« celui qu’on appelle le Jésus histo- rique » ou « Jésus de l’histoire »). Tout étudiant sérieux en théologie a lu ou entendu un jour cette formule de l’exégète allemand Martin Kähler à la fin du XIXe siècle. Le titre complet de son livre de 1892 est celui-ci : Der sogenannte historische Jesus und der ges- chichtliche biblische Christus (« Celui qu’on appelle le Jésus historique et le Christ biblique historique »).
Le rapport Attali 2
En son temps, j’avais formulé des critiques au sujet de la commission Attali1. Le titre, « La libération de la croissance », était simpliste. Ce thème, repris régulièrement depuis le rapport Rueff-Armand, est d’inspiration libérale : il suffirait de « desserrer les freins », de supprimer des entraves, et la croissance suivrait automatiquement. Ce qui était largement vrai en 1960, après des dizaines d’années d’économie dirigée, est beaucoup moins pertinent aujourd’hui.