Un monde au pluriel

Nervosités présidentielles

En des temps fort lointains, le candidat Sarkozy se félicitait de ses origines étrangères pour mieux valoriser la capacité d’intégration de la France, et la possibilité d’y réussir sa vie. Il se disait blessé de l’attaque d’Éric Besson, alors socialiste, portant précisément sur cette vision du monde "à l’américaine", comme s’il avait été malhonnêtement renvoyé à son histoire migratoire familiale. Il revendiquait la limitation de la « double peine » par laquelle un étranger était expulsé vers son pays d’origine après l’exécution de sa peine. Telle était sa manière de faire la « rupture » vis-à-vis de Jacques Chirac : non pas isoler l’extrême droite en l’ignorant mais la contester frontalement pour montrer aux Français qu’on ne gardait pas sous le tapis des sujets gênants mais, au contraire, qu’on pouvait s’approprier le discours sur la nation pour répondre à l’intolérance.

Faire bonne chère dans la crise

par Jean-Louis Schlegel

La rentrée de cet automne 2010 se fait autour des fourneaux. Sur nos petits écrans, des concours culinaires créent le suspense pour désigner un futur chef. Mais pourquoi la cuisine est-elle désormais aussi présente dans les médias ? Que dit-elle de notre manière de réagir à la morosité économique ?

Interdire la burqa ? Vu d’ailleurs, vu de loin

par Paul Dumouchel

Une bonne loi doit répondre à trois critères : ne pas commettre d'injustice, ne pas créer de désordre, poursuivre un objectif qui sera utile au plus grand nombre. L'auteur, un Canadien qui vit au Japon, décortique en fonction de cette approche des lois, récemment votées en Belgique et en France, créant le délit de dissimulation...

Ombres et couleurs de la communauté avec le cinéma de Rabah Ameur Zaïmeche

par Vincent Amiel

En trois films, "Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe ?", "Bled number one" et "Dernier maquis", Rabah Ameur Zaïmeche a tissé les ombres et les couleurs vives qui marquent l'appartenance à une communauté aujourd'hui. Trois films sur la norme, les valeurs subies, la chaleur du groupe et les échappées indispensables.

Vivre comme un étranger

par Guillaume Le Blanc

La personne étrangère n'est pas séparée du ressortissant d'un pays seulement par l'accès à la nationalité. Malgré la possibilité juridique d'être accepté comme citoyen, des résistances opaques restent à l'œuvre - obstacles administratifs, manières d'être considérées comme nationales, conditions implicites de reconnaissance - qui font de la condition d'étranger une épreuve d'invisibilité.

La France et l’Algérie d’une guerre à l’autre.

par Jean-Pierre Peyroulou

À propos de Rachid Bouchareb avec "Hors-la-loi", et de Xavier Beauvois avec "Des Dieux et des hommes". Deux films de la rentrée témoignent de la difficulté de parler des relations franco-algériennes. La fresque historique de Bouchareb, bien qu'elle mette en scène les itinéraires divergents de trois frères installés en France, tient peu compte des divisions intérieures du mouvement nationaliste algérien, comme si l'unanimisme imposé par le pouvoir actuel donnait le ton. Le récit plus intimiste et spirituel de Beauvois laisse hors champ le contexte politique, comme s'il était encore trop troublé et brûlant pour trouver place dans l'arrière-fond des choix des moines qu'il met en scène.

Un monde pluriel

par Marc-Olivier Padis, Kishore Mahbubanj, Jean Molino, Daniel Cohen, George Friedman, Laurence fontaine

Introduction - Le basculement des puissances Regards asiatiques sur la gouvernance globale Sortir du regard européen - À propos de la "Prospérité du vice" de Daniel Cohen De l'importance de comprendre l'histoire européenne pour comprendre l'histoire universelle Une crise globale de légitimité La justice sociale selon Amartya Sen