Avec ce n0 109, la revue ESPACE, nouvelle génération, accomplit son premier tour de piste. À la suite des deux premières publications ayant pour thématique Re-penser la sculpture ?, cette troisième parution présente un dossier sur le diorama tel qu’il s’expose en art contemporain. Même si, à ses origines, le diorama avait des visées purement spectaculaires, puisqu’il s’agissait de créer par l’illusion une expérience optique, il s’est, au cours des ans, présenté dans une version tridimensionnelle, ce qui lui a permis de trouver, vers la fin du XIXe siècle, une nouvelle vocation du côté des musées, surtout ceux d’histoire naturelle.
Diorama
Le diorama : entre fascination, éducation et provocation
Starving of Sudan de Xu Zhen : épistémologie et pragmatique du diorama
En art contemporain, l’usage du terme diorama remonte aux années 1990. L’intérêt qui se manifeste, à ce moment-là, pour les représentations tridimensionnelles de facture réaliste, à l’échelle ou de format réduit, comme celles percutantes de Jake & Dinos Chapman ou de Paul McCarthy, y participe considérablement. Le diorama, qui sert à désigner ces oeuvres ne formant pas un genre mais une modalité, n’est alors pas défini1, ne l’étant pratiquement pas davantage aujourd’hui. Bien qu’il soit toujours exploité, et sans doute plus qu’il ne l’était il y a vingt ans, celui-ci reste encore à être explicité.
Rémanences du diorama chez Dominique Gonzalez-Foerster
Les dioramas de Dominique Gonzalez-Foerster réalisés à New York pour la DIA Art Foundation nous confrontent à des temporalités et des lieux hétérogènes. Ces boîtes optiques de la taille d’une petite scène de théâtre fascinent, car elles absorbent le regard et projettent le corps dans un espace baigné d’une luminescence captivante. Ces dioramas prennent pour modèles ceux qui sont installés dans le Musée d’histoire naturelle de New York. Ils présentent aussi une forme simplifiée des dioramas exposés à Paris dans le complexe architectural imaginé par Daguerre dès 1822.
Bête Noire de Kent Monkman, la revanche par le diorama.
Les premiers dioramas représentant des animaux dans leur habitat naturel furent introduits dans les musées d’histoire naturelle, en Amérique du Nord, à la fin des années 1880. Si ces nouveaux dispositifs étaient directement inspirés des dioramas que Louis Daguerre avait mis au point en 1822, ils s’en distinguaient toutefois sur un point crucial : l’introduction de la troisième dimension.
Le diorama comme processus artistique
Dans un salon parisien du 18e siècle, un renard trône sur l’assise d’une duchesse. L’animal paraît absorbé par la présence du pigeon qui, les ailes déployées, se pose sur la traverse finement moulurée du dossier de ce lit de repos. Ou peut-être s’apprête-t-il plutôt à s’envoler ? Au centre d’une salle de réception aux murs tendus d’étoffe cramoisie, deux cervidés s’affrontent tandis que des invités royaux assistent au spectacle.
Les mises en scène de Vicky Sabourin
Vicky Sabourin se destinait à une carrière en théâtre avant de bifurquer vers les arts visuels. Choisissant de performer dans ses vitrines installatives, elle fait d’une même oeuvre à la fois un tableau vivant et un diorama, selon que le spectateur la découvre alors qu’elle s’y trouve ou non. Inspirée alternativement par un fait divers, des anecdotes personnelles ou familiales, des contes ou d’un événement historique documenté photographiquement et ayant donné lieu à une oeuvre de fiction, Sabourin recourt systématiquement à une trame narrative pour ancrer ses installations performatives.
Nathalie Heinich. L’amour de l’art et de la sociologie
La sociologue de l’art Nathalie Heinich provoque le débat autant qu’elle l’analyse. Alors que plusieurs doutent de son amour pour l’art contemporain, certains croient qu’elle a abandonné son illustre directeur de thèse, Pierre Bourdieu. À l’occasion de la sortie de son récent ouvrage, Le paradigme de l’art contemporain. Structures d’une révolution artistique (Gallimard, 2014), Laurent Vernet a rencontré, au nom de la revue ESPACE, cette auteure et intellectuelle française aussi prolifique qu’engagée.
Bois d’oeuvre, rendez-vous au coeur de l’ouvrage. Biennale de Saint-Jean-Port-Joli
Le désir de tenir un événement de sculpture estival et festif est encore bien vivant à Saint-Jean-Port-Joli. Situé sur les rives du grand fleuve Saint-Laurent, au Québec, ce village accueillait en 1984 un premier symposium de sculpture. Depuis, au gré de l’implication citoyenne, l’initiative a pris différentes formes. À l’été 2014, la nouvelle équipe d’organisateurs a troqué l’habituelle dizaine de jours de « travail des artistes devant public » pour des rencontres et du travail collaboratif entre les participants en amont de la rencontre avec le public.
L’architecture est partout
L’architecture est partout. Par nos déplacements répétés, les gestes appris, les contextes dans lesquels nos expériences respectives ont lieu, des habitudes se forment et des normes sont intégrées. Celles-ci se constituent à même l’usage quotidien de l'architecture, elles ne le balisent pas de l’extérieur et chacun de nous participe à leur transformation constante.
Generation: 25 Years of Contemporary Art in Scotland. Pour l’historicité du présent
Présenté en Écosse tout au long de l’année 2014, le projet generation regroupe plus d’une centaine d’artistes et une soixantaine de lieux d’exposition répartis sur l’ensemble du territoire. generation souligne 25 ans d’art contemporain écossais, ce qui inclut autant les artistes nés ou pratiquant en Écosse que ceux qui y ont étudié.
Rachel Kneebone. 399 Days
Hybrid body parts, severed limbs and phallic figures populate rachel Kneebone’s 399 days (2012-2013). towering over visitors as they enter the White cube’s 9x9x9 gallery space in bermondsey (london, uK), the artist’s psychosexual hinterland takes the form of an erect column that soars towards the cubic room’s bright skylight.
Galland et Lalumière : mises en récit de l’espace d’exposition
Avec Avenir avenue (prequel), une installation in situ des artistes Emmanuel Galland et François Lalumière, la structure et l’usage de l’espace d’exposition du Centre Clark est mise à jour. Occupant la salle principale, l’œuvre invite le spectateur à évoluer dans un lieu circonscrit par deux séries de barrières de contrôle pour files d’attente de manière à dévoiler l’autorité habituelle de la mise en exposition.
Sophie Erlund : la mécanique des fluides
Après une première exposition personnelle, en 2009, à la galerie PSM (Berlin), composée d’un ensemble de sculptures-architectures (« Udvandring »), puis une seconde (« The house is my body ») exclusivement sonore, Sophie Erlund propose, cette fois, un environnement organisé par des éléments sculpturaux à la fois sonores et olfactifs.
Jean-Pierre Gauthier : Automatons musicaux
Jean-Pierre Gauthier, lauréat du prix Sobey, en 2004, la plus haute distinction accordée à un artiste canadien de moins de 40 ans, est depuis longtemps partagé entre constructions cinétiques, animations vaguement robotiques et créations sonores. L’été et l’automne 2014 ont été marqués par la présentation des œuvres de cet artiste hors du commun.
Katie Paterson: Ideas That Are Out There
These last couple of months have been quite busy for the Glasgow-born, Berlin-based artist Katie Paterson. Her first major solo exhibition in Britain took place at Ingleby Gallery in Edinburgh from June until October of 2014 with a satellite presentation at Jupiter Artland. Paterson’s most recent project, The Future Library, is set in a forest growing in Norway.
Niki de Saint-Phalle : Une rétrospective salutaire
Peintre, sculptrice, réalisatrice, Niki de Saint Phalle (1930-2002) est célèbre pour ses sculptures représentant des femmes dansantes et sportives aux rondeurs accentuées arborant des couleurs vives.
6e édition de la Biennale nationale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières
Disséminée dans plusieurs lieux à Trois-Rivières, la sixième édition de la Biennale nationale de sculpture contemporaine se profile sous la thématique Perdre pied, choisie par le comité d’orientation artistique et de sélection. L’invitation a été lancée à 11 artistes du Québec, mais aussi d’ailleurs, qui ont interprété librement cette expression familière.