Les communistes

Double jeu pour le grand “je”

par J.A. Faucher

Au début de 1958, la direction du P.C. a fait la preuve de son inefficacité. Elle n'a pas su exploiter la fin de la guerre d'Indochine. Elle n'a pas su profiter de la guerre d'Algérie pour durcir son appareil militant. Il paraît fort improbable qu'elle réussisse l'exploit de reconstituer le Front populaire.

Les grands corps de l’État font de la “cellulite”

par Camille Galic

Si les gauchistes veulent « remettre en cause la machine étatique », les communistes orthodoxes, eux, préfèrent essayer de la contrôler. A première vue, les desseins des premiers semblent plus ambitieux que l'objectif des seconds. Sont-ils plus dangereux pour la stabilité du pays ? Carrefour Kossuth, la question ferait sourire.

La danse de Séguy

par Jean Francois-Vincent

Atteint sur sa gauche par l'apparition de forces politiques rivales qui vont du trotskysme à l'anarchisme renaissants, en passant par le maoïsme, menacé sur sa droite par la désaffection d'une partie des classes moyennes, par l'hostilité de nombre de techniciens et par la méfiance de la plupart des organisations de gauche, le Parti Communiste Français n'en conserve pas moins une solide implantation dans le mouvement syndical, grâce à la C.G.T. ; d'autre part, la législation nouvelle sur les sections syndicales d'entreprises, issue des accords de Grenelle, a certainement renforcé ses moyens d'action dans les usines et sur les chantiers. Il y travaille à la réalisation des objectifs qui ont toujours été et qui demeurent les siens.

En avant... Marx !

par François Chotard

Le grand public a découvert la politisation de l'Université en mai 1968 et, depuis lors, il est effaré par la quantité de tracts, affiches, journaux quotidiennement répandus dans les enceintes mêmes des Facultés. Le travail de sape auquel est soumise l'Université française remonte, en réalité, beaucoup plus loin et il est, pour l'essentiel, l'oeuvre du parti communiste.

Savez-vous planter les choux, à la modef, à la modef...

par Adrien Brehat

Que le parti communiste ait pu trouver une implantation dans la paysannerie française paraîtra sans doute paradoxal à bien des égards. Les agriculteurs n'ont-ils pas la réputation d'être politiquement plutôt conservateurs ? Dans l'esprit de beaucoup de Français, le paysan apparaît comme un petit propriétaire attaché à sa terre et très éloigné, de ce fait, d'une mentalité collectiviste.

Les révérends pères du peuple

par Roland Gaucher

Si Maurice Thorez qui, dès avril 1937 au micro de Radio-Paris, tendait sa large main aux catholiques, ressuscitait aujourd'hui, il serait partagé entre l'effarement et la jubilation. L'effarement d'abord, car si, pour les manifestations du parti ou du Mouvement de la Paix, il ne dédaignait pas à la tribune la présence « signifiante » d'une soutane, en revanche, il ne prisait guère les prêtres-ouvriers.

D’où vient l’argent ?

par Michel Laffitte

" Notre parti est une maison de verre. " Telle est la formule qu'emploient volontiers depuis quelque temps les dirigeants communistes. En réalité, ce verre est sérieusement fumé, teinté, opacifié. Car aucune formation politique n'a autant de secrets que le P.C. Et l'argent est peut-être le plus grand secret de l'organisation sise carrefour Kossuth.

L’oeil de Moscou

par Jean Heyras

Officiellement le P.C. n'a pas de police, mais un « service d'ordre ». Quoi de plus normal après tout : chaque parti n'a-t-il pas son service d'ordre chargé de canaliser ses manifestations et de protéger ses leaders? De Gaulle lui-même n'avait-il pas ses « gorilles » ? Il est donc exact qu'une section du « service d'ordre » du parti est chargée de la surveillance des réunions, de la mise en place de dispositifs destinés à assurer la sécurité des dirigeants et des militants, et à déjouer les provocations.

Ces Messieurs de l’appareil

Qui commande aujourd'hui au P.C. ? Qui sont les « apparatchiki » entre les mains desquels se concentre toute l'organisation compliquée et généralement secrète du parti ? Autrefois, pour l'homme de la rue, le communisme français s'incarnait dans une trinité familière : « Pépé » Cachin , Maurice Thorez et son visage de Bébé Cadum, Jacques Duclos, le pâtissier cynique et ricaneur. Seul survivant des temps héroïques, ce dernier est aujourd'hui une sorte de Nestor en chapeau mou, écouté, redouté et qu'on ressort pour les grandes occasions, car sa faconde rocailleuse fait merveille sur les gogos. Qu'on ne s'y trompe pas : Duclos est loin d'être une potiche comme Waldeck Rochet, toujours officiellement le patron, mais qui n'a plus l'once d'une autorité réelle depuis sa maladie compliquée de séquelles hallucinatoires. (Dans sa chambre de clinique, il sursautait au moindre bruit, en criant: « Les Russes arrivent! ») Pour remplacer ce bonze hors de combat, c'est Georges Marchais qui a été choisi. Sa personnalité est encore un peu floue. Mais elle peut, demain, s'imposer dans cette galerie des « nouveaux visages » du P.C. que vous allez pouvoir passer en revue. Nous en avons évidemment exclu les ténors cités plus haut.

Comment on devient communiste

par M. Waquiez

Malgré quelques millions d'électeurs, des dizaines de députés et un ex-candidat à l'Elysée qui a fait tout son possible, sur le petit écran, pour ressembler davantage à un honnête pâtissier qu'à un inquiétant politicien, il flotte toujours autour des communistes une aura de mystère. On les regarde un peu comme des « initiés » appartenant à on ne sait quelle secte ésotérique et quand on parle du voisin du dessous, lecteur de l'Huma, on se chuchote à l'oreille : « Vous savez, il est communiste », ajoutant avec un froncement de sourcil : « Comment peut-on être communiste » ?

La drôle de Résistance des communistes

par Hugues Saint-Cannat

Raviver la controverse sur la part exacte prise par les communistes à la guerre et à la Résistance peut paraître superflu, voire inconvenant, comme dirait Couve de Murville. Eux-mêmes se montrent sur ce sujet d'une susceptibilité jalouse. Pourtant, lors de l'émission télévisée qui l'opposait à Michel Debré sur « L'idée de Patrie », on a encore pu voir Jacques Duclos monter sur ses grands chevaux pour défendre le P.C. pendant les années noires, en réservant à ses amis l'exclusivité du patriotisme. C'est une imposture et cet article le démontre. S'appuyant sur des témoignages nouveaux, des chiffres indiscutables, il prouve que le « parti des 75.000 fusillés » hypertrophie singulièrement son rôle quand il s'arroge la part la plus prompte, la plus active et la plus meurtrière dans la lutte contre l'occupant.

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