Richard Kelly

Avant d'achever comme il se doit 2009 et de revenir sur les bilans culturels annuels (le mois prochain), on a demandé au Professeur Pacôme Thiellement, pop-star véritable trop injustement dans l'ombre, de jouer les futurologues pour Chronic'art. Si l'on s'en tient à l'actualité, ses travers les plus terrifiants comme ses espoirs les plus mirifiques, que nous réservent les années 2010, 2011 et 2012 ? Notre guest fait le tableau du futur immédiat. Pour rire ou pleurer dans les chaumières.

Non, le Wiiware n'est pas réductible à une somme de casual game codés à la va vite. Preuve en est faite avec la série des "Bit.Trip", des jeux concepts au confluent du retrogaming et de la culture techno, à propos desquels on s'est entretenu avec son concepteur, Alex Neuse.

Depuis En attendant le "Roi du monde", on sait qu'Olivier Maulin est le romancier français le plus décapant de sa génération. Avec "Petit monarque et catacombes", il achève sa trilogie en feu d'artifice dans un décor inédit : l'Elysée à la fin du règne de Mitterrand. Sexe, alcool et sacre !

Hilarante odyssée barbare et chant d'amour guttural à la mythologie hard rock, Brütal Legend continue l'exploration de mondes fantasques chère au créateur emblématique de Full Throttle et de Grim Fandango, Tim Schafer. Aubaine : nous l'avons rencontré. + Tim Schafer en 3 titres : Ponctués par un sens de l'humour ravageur et des séquences exogènes qui mettent le game design au service de la narration (et non l'inverse), morceaux choisis de la ludographie de Tim Schafer.

Projet multimédia d'envergure (film, musique, texte, bande-dessinée, graphisme), "The BQE" du surdoué Sufjan Stevens rend grâce à une petite voie express new-yorkaise. Road-trip synesthétique qui magnifie le quotidien dérisoire, "The BQE" est aussi une puissante réflexion sur l'Amérique d'aujourd'hui. En voiture. + Les passagers du BQE : Qui fait la route avec Sufjan Stevens ? Petit recension des illustres auto-stoppeurs qui accompagnent de leur influence musicale "The BQE".

Et si le roi de nos années 2000, c'était lui ? Richard Kelly est parvenu en deux films à imposer un univers à nul autre pareil. Son oeuvre fragmentaire a pourtant bien failli disparaître avec le désastre sublime de "Southland Tales" en 2006. Le maître réapparaît aujourd'hui avec "The Box", troisième film qui le remet immédiatement à sa place : au sommet. Rencontre. + Mutations en cours : Richard Kelly est un cinéaste mutant. Dans la forme comme sur le fond, ses films se recomposent autour des signes d'une époque donnée. De sorte que l'on ne sait jamais où ils vont s'arrêter, ni où ils ont commencé... + Filmo-trip : De drôles d'objets les films de Kelly, souvent déraisonnables, toujours maîtrisés, qui dessinent déjà les contours d'une oeuvre à l'affolante cohérence, et où la dépression est reine. + Les frères américains : L'Amérique qui doute du cinéma de Richard Kelly n'est pas sans rappeler celle du dernier film de Sam Raimi, "Jusqu'en enfer"