Vingt ans après la chute du mur de Berlin, la planète est hérissée de murs ou de clôtures destinés à séparer des populations. La plupart sont de facture récente. Les plus spectaculaires sont le mur israélien, édifié en Cisjordanie, et le mur américain, érigé à la frontière du Mexique. En compagnie du scénariste britannique David Hare, du journaliste californien Marc Cooper et du philosophe français Tzvetan Todorov, nous pénétrons en profondeur dans les arcanes d’une réalité déconcertante. Une carte du monde des murs (page 22) donne une idée de la situation. La plupart des nouveaux murs érigés depuis Berlin sont destinés à canaliser l’immigration en provenance de pays plus pauvres. C’est le cas de celui qui sépare les Etats-Unis du Mexique, mais aussi de murs moins connus, comme à la frontière entre la Chine et la Corée du Nord. Les murs plus anciens sont l’héritage d’une guerre, comme entre les deux Corées. Le mur israélien est un cas d’espèce.
Les nouveaux murs de la peur
Les nouveaux murs de la peur
L’Inde des mille et un plaisirs
Entre rigueur ascétique et sensualisme débridé, le cœur de l’Inde précoloniale a souvent balancé... et penché vers les plaisirs de la chair. Le sexe fut intimement lié, des siècles durant, aux représentations sociales et religieuses des Indiens. Le Kâma Sûtra trouve donc aussi bien sa place au rayon histoire des bibliothèques qu’au milieu d’illustrés grivois. Il aura fallu toute la contrainte du colonisateur, avec son lot d’évangélistes, pour occulter des traditions dont plusieurs religions, dont l’Islam, s’étaient plutôt bien accommodées.
George Makari : “Freud n’était pas un génie solitaire. C’est une légende.”
Selon Georges Makari, directeur de l’institut pour l’histoire de la psychanalyse à l’université américaine de Cornell, la force de Freud est moins d’avoir formulé des propositions révolutionnaires que d’avoir établi des ponts entre les idées nouvelles de l’époque pour en faire une synthèse originale.
Les mirages de la gratuité
Gourou américain de l’Internet, Chris Anderson révèle dans un nouvel ouvrage récemment traduit en français les trésors de rentabilité que recèle selon lui l’ère de la gratuité qui nous attend. Il ne parvient pas à convaincre le célèbre essayiste Malcolm Gladwell, qui peine à trouver des exemples de cette lucrative gratuité. Les économies modernes seraient-elles trop complexes pour les idées simples des utopistes technologiques ?
Quand j’avais 10 ans, j’ai cassé le mur de Berlin
Books publie en avant-première une nouvelle de l’auteur autrichien Robert Menasse à paraître en octobre aux éditions Inculte . « La nuit où le Mur est tombé, j’ai écrit dans mon journal : “10 novembre 1989. Quand j’ai vu à la télévision que le Mur s’ouvrait, j’ai couru chercher mon album de timbres.” » L’histoire allait enfin donner raison à l’auteur qui, enfant, s’était entêté à ranger les timbres de l’Allemagne de l’Est avec ceux de l’Allemagne de l’Ouest. Mais le bougre avait ses raisons : en 1964, à la télé, il l’avait bien vu : aux JO de Tokyo, il n’y avait qu’une seule équipe allemande !
Renoir contre son temps
Révélés en 2000 par un expert américain, les textes inédits de Renoir complètent ce que nous savions des sentiments que lui inspirait son époque. Ce fils d’ouvrier ressentait dans sa chair certaines évolutions de son temps, auxquelles il réagissait avec colère ou mépris. Qu’il s’agisse des idées socialistes, de la transformation de Paris par Haussmann, des nouveaux monuments ou des rénovations de Viollet-le-Duc. Après l’appui qu’il apporta au mouvement impressionniste, il finit par le renier, au profit d’une glorification de l’art classique et d’une valorisation de la fonction décorative de la peinture.