Dès ses origines, le monde islamique a été soumis à des tensions internes parfois considérables. Elles sont toujours liées à l’idée que les musulmans se font de l’héritage de Mahomet et des enseignements à tirer des textes sacrés. Le premier d’entre eux, Coran, est censé avoir été directement révélé par Dieu à son Prophète. Or nous ne savons rien des conditions dans lesquelles la parole divine a été consignée par écrit. Nous ne savons pas comment le texte a été stabilisé. De plus, ses obscurités sont légion. Il prête à interprétation. Des spécialistes allemands vont jusqu’à y voir un exercice apologétique destiné à promouvoir la religion chrétienne en Arabie ! Au-delà des querelles d’experts, plus vives que jamais, nous faisons ressortir un impératif exprimé par nombre d’intellectuels arabes : replacer le Coran dans son contexte historique, une tâche salutaire pour l’ensemble du monde musulman.
L’énigme du Coran
L’énigme du Coran : l’Islam à l’épreuve du texte
Wolfgang Kubin : “Le romancier chinois type est un inculte”
Malgré une production abondante et son grand succès à l’étranger, la littérature chinoise contemporaine dépérit. La faute au régime ? Pas seulement. Selon Wolfgang Kubin, directeur du Centre d’études orientales de l’Université de Bonn, la médiocrité des romans actuels est largement due à l’irresponsabilité des écrivains eux-mêmes.
Les très riches heures des hirsutes Gonzales
En 1547, un jeune garçon débarque à la cour d’Henri II. Né à Tenerife, Petrus Gonzales est un cadeau de l’Espagne au roi de France, l’une de ces curiosités dont raffole l’Europe de la Renaissance. Car Petrus Gonzales est poilu des pieds à la tête. Le garçon est traité non comme un monstre, mais comme un bijou précieux. Il reçoit une éducation humaniste ; devenu un homme jugé séduisant, il épousera une beauté à la peau lisse, dont il aura sept enfants, la plupart recouverts de la même fourrure, y compris les filles. En Italie, la puissance famille Farnèse se les arrache ; partout en Europe, on commande des portraits ; les médecins les examinent. C’est cette incroyable histoire que raconte Merry Wiesner-Hanks, en l’utilisant pour initier le lecteur à la vie sociale et artistique de l’Europe du XVIe siècle.
Les archives déchirées de Bacon
Francis Bacon avait accumulé dans son atelier londonien une incroyable quantité d’illustrations, qui gisaient éparpillées à même le sol. Trouvées dans des livres d’art, des encyclopédies médicales, des magazines de photojournalisme, des quotidiens ou des revues homosexuelles, elles étaient une source d’inspiration essentielle pour le peintre. Martin Harrison et Rebecca Daniels ont entrepris de cataloguer dans le moindre détail ces archives d’une richesse inouïe. Ces documents reflètent les innombrables contradictions de Bacon et éclairent sous un jour nouveau l’un des processus créatifs les plus mystérieux du XXe siècle.
Effet de serre : un sceptique encombrant
Le sommet de Copenhague sur le changement climatique, en décembre, est l’occasion de revenir sur les fondamentaux du débat. Le New York Times y a contribué en publiant au printemps 2009 ce portrait de Freeman Dyson. Géant de la physique américaine, maître de la vulgarisation, auteur de nombreux livres sur les liens entre l’entreprise scientifique et l’aventure humaine, ce personnage hors normes est parti en campagne, à 85 ans, contre « l’idéologie » du changement climatique.
La vie masquée des catcheurs mexicains
El Santo, Blue Demon, Diabolica, ou La Briosa… Ces noms n’évoquent rien en dehors du Mexique. Mais là-bas, ces colosses masqués et portant cape, champions de la lucha libre, sont des héros. Depuis sa plus tendre enfance, la photographe Lourdes Grobet est fascinée par ces hommes et ces femmes ordinaires, que leurs costumes délirants transforment en guerriers. Dans «Portraits de famille», elle met en scène l’environnement quotidien des catcheurs mexicains dont la vie publique deviendra légende, mais dont la vie privée doit rester secrète.