San Francisco à Paris !

San Francisco Ballet: le monde en Amérique

visuels: E. Tomasson

La grande compagnie californienne dirigée par Helgi Tomasson revient en Europe en juillet. Elle sera à Paris pour Les Étés de la Danse, au Châtelet, avec une grande variété de programmes. La plus ancienne compagnie de ballet des États-Unis, mais “globale” depuis toujours, doit aussi son prestige à un répertoire vaste et éclectique qui inclut les classiques et la grande chorégraphie du XXe siècle jusqu’à la création actuelle.

L’entrée en scène de Millepied

par Sonia Schoonejans

En 1947 – année du semi retour en grâce de Serge Lifar à l’Opéra de Paris après son renvoi pour cause de “collaboration” avec l’ennemi durant la guerre –, George Balanchine, déjà installé aux États-Unis depuis 13 ans, revient lui aussi à l’Opéra de Paris pour une saison au cours de laquelle il remonte trois de ses ballets et crée Le Palais de cristal, quintessence de son idéal esthétique, où la chorégraphie s’articule sur la musique de façon parfaite, stimulante et innovante.

Jewels en crescendo

par Elisa Guzzo Vaccarino

Jewels – les “joyaux” avec les couleurs des pierres précieuses qu’aimait un “oriental” géorgien tel que Balanchine – est un chef-d’oeuvre de 1967 créé pour le New York City Ballet, dont la compagnie de La Scala de Milan s’est emparé en 2011 et qu’elle a repris maintenant, toujours avec les costumes de Karinska.

McGregor, entre Ashton et MacMillan

par Gerald Dowler · visuels: J. Persson

Le fait que le Royal Ballet de Londres présente désormais Wayne McGregor comme l’un des chorégraphes marquants pour l’identité de la compagnie est en même temps cause de méprise et d’inquiétude. On est en effet censé croire que le triptyque composé de Rhapsody de Frederick Ashton, Gloria de Kenneth MacMillan et de Tetractys – The Art of Fugue, la création de Wayne McGregor, rassemble trois maîtres de la chorégraphie

Ballet d’hiver

par Clement Crisp · visuels: J. Persson

La transposition en “théâtre dansé” d’un drame avec une structure “interne” aussi complexe que celle de The Winter’s Tale (Conte d’hiver) de William Shakespeare pourrait déclencher des discussions. Le personnage de Léonte est fascinant et les conséquences tragiques de sa jalousie ainsi que les fantasmes de son esprit ont de quoi inspirer le théâtre chorégraphique, tout comme l’opposition entre les deux royaumes de Sicile et de Bohème. Mais pas la structure dramaturgique qui soutient l’oeuvre, à la différence de Roméo et Juliette – le texte le plus exploité de Shakespeare pour la danse – construit sur des épisodes qui peuvent donner vie à des moments dansés de grande intensité.

Kylián et le court-métrage d’auteur

par Elisa Guzzo Vaccarino · visuels: Jirí Kylián

East Shadow, la création de Jirí Kylián pour la Triennale d’Aichi 2013 à Nagoya (Japon) a eu sa première européenne à Monte-Carlo. La pièce a été inspirée par la catastrophe naturelle et nucléaire qui a ravagé ce pays en 2011. Un événement tellement dramatique qui a porté tout être humain à s’interroger sur la caducité et l’absurdité de sa propre existence – affirme le chorégraphe. C’est ainsi que Samuel Beckett, chantre du théâtre de l’absurde, a offert à Kylián le texte, Neither, lu par le chorégraphe lui-même et par Olivier Kruithof; on écoute des mots comme “dans et en dehors de l’ombre”, “portes qui s’ouvrent et se ferment”, “son et non son”.

Le Secret de Barbe-bleue

par Emmanuèle Rüegger · visuels: M. Backer

Le Ballett Basel (la compagnie de Bâle, en Suisse) a invité le chorégraphe allemand Stephan Thoss à monter sa pièce Blaubarts Geheimnis (Le Secret de Barbe-bleue). Thoss, la cinquantaine, directeur du Ballet de Wiesbaden, a fait sa formation à la célèbre école Palucca de Dresde. Il a fait ses premiers pas de chorégraphe sous l’égide de Patricio Bunster, un ancien danseur de la troupe de Kurt Jooss, le père de l’expressionnisme chorégraphique allemand.

Wagner et la danse, Sasha tente le coup à Berlin

par Jean Pierre Pastori · visuels: B. Uhlig

À la différence de Vivaldi, Bach, Mozart ou Mahler, Wagner n’a guère inspiré les chorégraphes, à l’exception de Béjart. Son Ring um dem Ring (1990) en témoigne. Quatre heures de spectacle proposant un retour aux sources de la Tétralogie! Mais bien d’autres pages de Wagner ont alimenté sa créativité, des Vainqueurs (1969) à Chéreau-Mishima-Perón (1988), de Wagner ou l’amour fou (1965) à Dionysos (1984) sans oublier la bacchanale de Tannhäuser que Wieland Wagner l’avait invité à chorégraphier à Bayreuth (1961). Une bacchanale que Neumeier régla à son tour en 1978.