Mitridate est la première commande d’opera seria reçue par Mozart : le jeune compositeur doit alors faire ses preuves dans ce genre superlatif. Le rapport au modèle – modèle formel du style seria, modèles compositionnels de ses prédécesseurs – est primordial pour envisager cette partition. Elle révèle aussi beaucoup de ce « jeune Mozart » qui dessine déjà des portraits féminins subtils, ou un monarque digne dans la fureur comme dans la clémence.
Mithridate
Mitridate, ou Mozart à Milan
Ombres pâles de la Sixtine
Mozart et l’opéra seria
Mozart s’est voué avec enthousiasme à l’opéra seria, dont il a brillamment exploité les pouvoirs spécifiques : l’approfondissement de la psychologie, l’expression de l’amour, le sentiment du tragique. Pour Mitridate, comment comprendre une telle sensibilité chez un compositeur de quatorze ans qui, dans sa correspondance d’alors, ne trahit rien de ses expériences du moment ?
Mitridate, une œuvre racinienne ?
De Racine à Mozart
Le livret de Vittorio A. Cigna-Santi s’abreuve à la tragédie de Racine datant de 1673. Ce Mithridate tissait alors tout un jeu d’allusions à la politique extérieure de Louis XIV ou aux affaires privées de son auteur. Les multiples niveaux de résonance qui courent de la tragédie de Racine à l’opéra de Mozart prouvent chez ce dernier une compréhension profonde du modèle racinien et de son esprit.
Voyage d’un thème
Mithridate VI Eupator a inspiré les historiens avant de devenir un héros récurrent du théâtre français puis de l’opera seria. C’est un véritable parcours européen qu’a effectué cette figure royale, impulsant notamment les Mit(h)ridate de Calprenède, Racine, Roberti / Scarlatti, Zeno / Caldara, Villati / Graun et Cigna / Gasparini.
Une haute figure historique
En la mémoire des Français qui ont bien oublié leur latin, on n’en sait pas plus sur le dernier roi du Pont – ce royaume d’Asie Mineure aussi historique que son grand ennemi, la République romaine – que sur ces grands oubliés qui n’ont laissé à l’histoire du vocabulaire que leur nom.
Mithridate à travers le monde (1971-2011)
Chantal Cazaux et Elisabetta Soldini : Bibliographie