Liban

Liban, retrouver les lumières

par Claude Lemand

"Les lumières du Liban, ce sont les artistes !"

Au Fresnoy, passages par le rêve

par Philippe Piguet

Intitulée ... par le rêve..., la 23e édition de Panorama – l’exposition que consacre chaque année l’école du Fresnoy aux travaux de ses étudiants – est signée Olivier Kaeppelin. Fondée sur l’idée de projection, quand il s’agit de l’entendre dans ce rapport primordial à la création, entre « matière et immatière », comme le dit le commissaire, elle rassemble une cinquantaine d’artistes dont les pra- tiques, les centres d’intérêt et les problématiques sont très différentes.

Arcimboldo

par Emma Noyant

En a-t-on fini avec Arcimboldo ? Peintre parmi les plus populaires, ce grand allégoriste n’en est pas moins l’un des plus complexes, et ses étranges por- traits composites, s’ils font la joie de la vue par leur combinaison ludique de fruits, de légumes ou d’objets, recèlent encore une complexité esthétique ani- mant jusqu’à l’art conceptuel. C’est en tout cas le parti de Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, qui s’attache à montrer avec Face à Arcimboldo « l’actualité du vocabu- laire » et « la persistance de la pensée » du maître lombard.

Jean Puy

par Tom Laurent

D’abord montrée à Roanne, ville natale et d’attache de Jean Puy (1876-1960), cette exposition s’attache à la première partie de la carrière d’un peintre sou- vent qualifié de « discret », marquée par une proximité avec les « fauves », en s’appuyant sur ses relations avec le marchand Ambroise Vollard.

Barthélémy Toguo

Invité à exposer à Cannes, Barthélémy Toguo a placé son parcours d’une quarantaine d’œuvres sous un titre-parapluie, Kingdom of faith, référence à l’esprit qui ancre son art. Il faut bien une forme de foi pour s’adonner à une lecture du monde telle que la sienne : engagé et poétique, l’artiste dépeint les mouvements et les déséquilibres qui l’entourent en vitaliste plus qu’en pessimiste, explorant une diversité de médiums.

Wang Bing, la Chine à hauteur d’œil

par Camille Renault

Six des vingt œuvres du cinéaste Wang Bing, dédiées au dévoilement de la société chinoise, sont présentées au BAL, sous les maîtres mots de la filature, de la disparition et de l’enfermement.

Christian Boltanski

par Franck Krawczyk · visuels: Jean Kalman

« Est-ce qu’on peut préserver quelque chose de quelqu’un ? » se demandait Christian Boltanski, sondant les limbes sans négliger d’affirmer ses tentatives comme aboutissant au ratage. Engagé dans l’« après », le créateur de lumière d’opéra Jean Kalman puis le compositeur Franck Krawczyk l’y avaient accompagné pour plus d’une quinzaine de pièces, autant de traversées entre installation et opéra. Envoyés ce 6 septembre 2021, date à laquelle celui qui n’a cessé de faire briller des ampoules pour conjurer les bougies qu’on souffle aurait eu 77 ans, ces fragments écrits par Franck Krawczyk sont ceux d’un « vide immense ». Jean Kalman a lui préféré l’informel d’une conversation dans un café, rappelant que c’est là que leur travail commun s’est bien souvent pensé, à la Closerie des Lilas ou ailleurs. « Je pense que tout ce qui restera de moi, ce seront des histoires », disait encore Boltanski.

Théodule Ribot

par Vincent Quéau

Peintre humble et indépendant, Théodule Ribot sort enfin des limbes que son aura de petit- maître a accrochés à une œuvre touchante et empathique, modelée au cours d’une vie pourtant bien chienne...

Georgia O’Keeffe

par Emmanuel Daydé

Hoagy Carmichael ne pensait à aucune Georgia en particulier lorsqu’il composa Georgia on my mind en 1930. Ce tube planétaire apparaît aujourd’hui comme un hommage inconscient au génie pionnier de Georgia O’Keeffe, la première femme à la conquête de l’art moderne américain. Itinéraire d’une enfant gâtée au Centre Pompidou.

Alina Szapocznkikow

par Laurence d'Ist

En 2011, l’exposition bruxelloise au Wiels contribua à redonner à l’œuvre d’Alina Szapocznikow (1926-1973) la place qu’elle occupait dans l’effervescence artistique parisienne d’après-guerre. Notamment sa contribution à la sculpture contemporaine par l’empreinte de son corps ainsi que le rôle de la photographie dans ce processus. La galerie Loevenbruck a depuis l’exclusivité de son œuvre en France et conserve une partie de ses archives.

Nicolas Guiet

par François Jeune

Nicolas Guiet est un artiste audacieux, qui tout en sortant du domaine du tableau – au sens d’une surface plane –, comme le dit Deleuze, veut maintenir les éléments de la peinture et projeter ses productions dans l’espace au point de tendre vers la sculpture ou l’installation ! Y aurait-il alors une peinture, comme celles de Michel Duport ou d’Alice Didier Champagne, qui de génération en génération tenterait comme celle de Nicolas Guiet une « sortie de la peinture dans l’espace » pour une extension dudomainedelapeinture?

Michel Duport

par François Jeune

Michel Duport est un fou de peinture. Et en même temps toujours très critique avec la peinture. Mais plutôt que de se tourner vers son passé, comme à ses débuts avec des effets de peinture patinée par le temps, ou vers des aplats plus construits dans l’exposition Formes de la couleur au Carré d’Art à Nîmes en 1998, il tente actuellement d’activer la couleur dans de nouvelles formes murales. Croisant les solutions spatiales et picturales aussi bien des constructivistes comme Katarzyna Kobro que des Américains contemporains comme Richard Tuttle, Michel Duport cherche tous les possibles pour le devenir formel de la couleur dans l’espace. Il œuvre en artiste non dupe, sans illusion perspectiviste ni idéalisme du peintre, dans des tableaux « sans illusion ».

Alice Didier Champagne

par François Jeune

Dans ses Poèmes formels de 2020, Alice Didier Champagne construit par petits assemblages un monde nouveau avec quelques débris. Elle conjugue le peint avec « le peu et le rare », comme l’évoque Roland Barthes au sujet de Cy Twombly. Elle en vient à communiquer, par la rencontre d’éléments trouvés et reformulés par la couleur, un sens du simple où l’on retrouve peut-être toute la profondeur d’origine de la peinture. Comment voir plus large que la toile ou la feuille plane pour donner d’autre supports à la peinture ? Comme Alice Didier Champagne, prendre l’air et glaner quelques matériaux, supports pour ses couleurs, au bord de mer?

Keita Mori

par Philippe Piguet

Simplement exécutés à l’aide de fils de laine, de soie ou de métal collés sur papier ou directement sur le mur, les dessins du Japonais Keita Mori composent d’incroyables jeux de réseaux graphiques. Quel que soit ce qu’ils donnent à voir, ils envahissent le support, certains passant de l’un à l’autre, voire d’un plan à l’autre, comme pour accaparer l’espace, dessinant tout un monde de figures construites, voire architecturées. Des images indicibles et mémorielles comme remontées d’un ailleurs innommable. Explications.

Jacques Bosser, Laila Muraywid, Marianne Paquin

par Jacques Bosser

Réunis le temps d’une exposition par leur pratique du nu féminin, Jacques Bosser, Laila Muraywid et Marianne Paquin œuvrent tous trois à une photographie plasticienne, dont la part de mise en scène convoque désir autant que tabou et où le regard prend pour objet sa propre fascination. Venant d’horizons différents, leurs photographies trouvent dans d’autres moyens un ressort plastique – un vocabulaire de signes picturaux élémentaires chez Jacques Bosser, la sculpture et la joaillerie comme instruments de ce qui pare et ce qui cache pour Laila Muraywid et un rapport libérateur à la nature pour Marianne Paquin.

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