Féminin pluriel

Une vie fulgurante qui s’achève en 1983. Ses écrits comme ses œuvres sont à redécouvrir au travers des témoignages de Jacques Roubaud et Dian Turnheim.

Des artistes qui explorent les nouvelles technologies, nous font découvrir leurs univers et de nouveaux comportements. Trois dialogues – Agnès de Cayeux et Laura Mannelli, Albertine Meunier et Caroline Delieutraz, Annie Abrahams et Pascale Gustin – autour d’Internet comme nouvel espace à l’art et à sa socialisation dans lequel les femmes ont une place prépondérante.

Quelques précurseuses sont à l’honneur : Madame Léon Bertaux et son célèbre Salon, Madeleine Rousseau, qui a tant fait pour les musées, Hélène Parmelin et celles qui ont écrit sur l’art : Simone de Beauvoir, Hannah Arendt, Ingeborg Bachmann et Iris Murdoch. Depuis Tunis, Hélé Béji temoigne de la place de la femme dans son pays et nous livre son regard franc sur la situation de la femme. Juliette Gréco, égérie de Saint-Germain-des-Prés, nous dit qu’un homme est une femme comme les autres, et Nadeije Laneyrie-Dagen nous interpelle : “Et si le peintre de Lascaux était une femme ?”

Michèle André, ancien ministre, Michèle Loup, syndicaliste, et Francine Demichel, juriste, insistent sur la nécessité de continuer le combat en faveur des droits des femmes. Patricia Barbizet, bras droit de François Pinault, Emmanuelle Gagliardi et Béatrice Lanson-Villat qui dirigent des réseaux de femmes, s’intéressent aux nouveaux pouvoirs des femmes dans l’entreprise.

Aline Dallier-Popper, découvreuse de l’art féministe, développe le concept de post-féminisme dans l’art, tandis que Camille Morineau, commissaire de l’exposition elles@centrepompidou, nous dit qu’il n’y a pas de spécificité féminine dans l’art. Tandis que fleurit une kyrielle d’expositions féministes en France et aux Etats-Unis, Mirjam Westen, com- missaire de l’exposition Rebelle à Arnhem, insiste sur le lien entre intime et politique. Judy Blum évoque l’atmosphère des années soixante-huit animées par Nil Yalter, Françoise Janicot, Christiane de Casteras... Judy Chicago, l’une des pionnières de l’art féministe aux Etats-Unis, en rappelle l’histoire et la vitalité.

Les femmes prouvent leur force créatrice d’Afrique avec les photographies de Dominique Darbois, du Moyen Orient avec Mona Hatoum, Samia A. Halaby, Fadia Haddad, Handan Börüteçene, Michal Rovner, Elika Hedayat... du Vietnam avec de jeunes artistes en quête de leur nouvelle identité. Marc Yvonnou présente les “divas du désert” d’Australie centrale. Faith47, jeune blanche, taggue les murs du Cap. Ilse Frech interroge l’identité des jeunes filles issues de l’immigration.

Un certain nombre d’artistes revendiquent l’utilisation de matériaux stigmatisés pour leur caractère “féminin” comme le tissage pour Aranka Ravai Nagy, le fil pour Cathy de Monchaux, les perles pour Liza Lou ou la broderie pour Karine Jollet.

D’autres nous font part de l’importance qu’a revêtue dans leur travail d’artiste la grossesse, l’enfantement ou la maternité telles Catherine Viollet, Marie-Danielle Koechlin, Myriam Bat-Yosef, Diana Quinby ou Emmanuelle Pérat. Les œuvres d’Ayako David-Kawauchi, Barbara Thaden, Cecily Brown, Sophie Sainrapt, Anne Van Der Linden, Sophie Bassouls, Marie Rauzy sont un éloge des corps promis et des corps vus, tandis que Barbara Zucker transforme les rides qui les strient en sculptures mystérieuses.

Françoise Vergier, Danièle Gibrat, Marie Morel, Kiki Smith, Katia Bourdarel, C.A. Wertheim, Helena Blomqvist, Kaarina Kaikkonen, Alexandra Duprez nous emmènent dans leur monde, à la fois essentiel, onirique et puissant.

Ludwika Ogorzelec tisse sa toile in situ, tandis que Barbara Nemitz brode la terre, Irmgard Sigg peint le feu qui détruit la nature, Malgorzata Paszko et Christine Jean jettent l’encre qui rend compte de la fluidité de la matière et Agnès Mader transforme son jardin en atelier.

La lumière, source d’inspiration pour Ola Abdallah, Marie Thurman, Nieves Salzmann et Marina Berio, même si elle est noire pour cette dernière ; c’est la lumière des mots qui mène Catherine Val, et pour Claire-Jeanne Jézéquel il s’agit de refonder l’espace.