Cycles et répétitions

Michoacán

par Alvaro Enrigue

J'arrivai à Tzintzuntzan à la tombée de la nuit et le reconnus à peine. Ç'avait toujours été un village misérable malgré ses grandeurs passées, mais là il était devenu parfaitement affreux : décrépi, il grouillait de vendeurs ambulants aux babioles identiques d’un lieu à l’autre et de disques piratés assourdissants ; un autre empire de l’architecture post troisième guerre mondiale dont la planète est riche : des petites maisons d’un seul bloc aux structures jetées pour un troisième étage qui n’arriverait jamais, surmontées de réservoirs d'eau comme des tours de guet aveugles.

Rhétoriques anonymes

par Mercedes Cebrián

La culture me paraissait une compensation nécessaire liée au malheur de nos vies Michel Houellebecq - Plateforme

Ricardo Piglia

par Yann Bernal, Benoît Virot

Interview

Everybody’s gotta learn sometime

par Pauline Hachette

Un train new-yorkais vide et bringuebalant. Un homme dessine le wagon quasi désert et la jeune femme au sweater orange et cheveux bleus qui est assise quelques sièges plus loin. Elle l’aborde, s’approche, à l’aise. Elle croit le reconnaître. Elle l’a vu sûrement au magasin où elle travaille, dit-elle. Il ne croit pas, il s’en rappellerait. Elle parle de ses couleurs de cheveux, rêve du boulot qui consisterait à nommer ces teintures... Il doute de l’existence d’un tel job. Il est un peu gauche, sous son bonnet gris, timide, désarçonné par le rythme qu’elle impose. Elle le coupe catégorique : « Someone’s got that job » puis boude. Elle le relance et le renvoie valser. Elle ironise.

Champs de Ville

par Marcela Saldaño

- Alexia - Le Jardin obscène de la beauté - La folie d’un aveugle à l’intérieur du tableau - La fente dans une chemise défaite

David Jurado

par David Jurado

Il n’y a pas d’animaux grégaires au crépuscule des décapités il y a un corps intempestif entre l’abîme et la famille tomber au désert en attendant que l’oubli se charge d’abandonner le troupeau

Mariela Griffor

par Mariela Griffor

- Prologue - Prospective - Quitte, si tu es triste - Santiago oublié (pour Fabiola)

Joan de la Vega

par Joan de la Vega

Sara Herrera Peralta

par Sara Herrera Peralta

Ma soeur est partie en Argentine et n’en est plus revenue. Mes frères ont choisi la France.

Pauli Apostoli

par Pauli Apostoli

Du langage amoureux des oiseaux (à deux petits quetzals jamais identifiés par l'ornithologie)

Pilar Adon

par Pilar Adon

Leçons d'évasion

Angélica Liddell - Extraits de La Maison de la force

par Angélica Liddell

Textes d’amour à un bonhomme en pâte à modeler

Tes yeux dans une ville grise

par Martin Mucha

À Lima le panorama change à chaque rue. La ville est grise. Mais ses contrastes sont sauvages. Sa mer a des falaises. Ce sont deux beaux mots, rythmés. Il faut pourtant souligner un détail : Lima a son propre mur de Berlin. Il ne sépare ni des opinions, ni des religions, ni des choix politiques. Les gens le regardent et ne font pas de commentaires. On n'en parle pas. Je n'ai jamais rien lu à son sujet. On dirait qu'il est là et qu'il n'y est pas. Son acceptation est tacite. C’est une cicatrice ; ce mur long de plusieurs kilomètres situé au sommet des collines de Las Casuarinas.

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